Dans la famille de la transition énergétique, on demande… le mix énergétique. Le quoi ??? Ok. On va tout reprendre depuis le début. Prenons les différentes énergies (fossiles, nucléaires et renouvelables) consommées dans un lieu donné : c’est ça la définition du mix énergétique. C’est la répartition des différentes sources d’énergie utilisées pour l’industrie, les transports ou le chauffage (entre autres). Et si ce terme revient de plus en plus dans le vocabulaire courant (oui, oui !), c’est parce qu’il y a une urgente nécessité à repenser la répartition des énergies. L’enjeu ? Réduire la part de celles qui polluent à gogo tout en augmentant la part de celles qui sont renouvelables, qu’on appelle souvent « vertes ». Ce n’est pas une question de « goût » 😉 mais de lutte contre le dérèglement climatique. Allez, on fait le point ;).
Le mix énergétique : Une définition simple… et efficace 😉
Chauffage, éclairage, cuisine, transport ou industrie : on oublie trop souvent que pour répondre à tous nos besoins quotidiens, plusieurs énergies s’activent en continu et en GRANDE quantité. Ces petites mains de l’ombre, ce sont les énergies fossiles, les énergies renouvelables et le nucléaire. Ensemble, elles forment ce qu’on appelle le mix énergétique. À savoir que les puristes anti-anglicismes préféreront le terme de “bouquet énergétique”. Mais qu’importe, dans les deux cas, même combat !
Il s’agit bien de désigner la répartition des différentes sources d’énergie primaires (autrement dit, non transformées) consommées dans une zone géographique donnée (une région, un pays, la planète) pour répondre aux besoins de ses habitants. Chaque nation fait sa propre « cuisine » en mixant ses « ingrédients » selon : ses ressources, sa politique économique et sociale et sa capacité d’importation.
Par exemple, l’Islande, avec une belle activité volcanique, assure la majorité de sa production élec’ par la géothermie.
Des évènements imprévus viennent parfois influer sur ces choix. Ces derniers mois, c’est la géopolitique – avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine – qui pousse pour un mix moins dépendant en gaz (en raison de la menace de pénurie de gaz russe alors même qu’on redoute un hiver rigoureux).
Vous voyez l’idée ? Bien. On va pouvoir passer aux erreurs de langage qui peuvent porter à confusion !
Gare aux faux amis !
On pourrait être tenté d’employer comme synonyme, les termes “mix énergétique” et “mix électrique”. Après tout, à quelques lettres près, c’est quasi pareil ! Oui mais non. Car le mix élec’ se focalise sur les sources d’énergie transformées en électricité uniquement, excluant ainsi l’énergie des transports ou des habitats utilisant d’autres sources d’énergie, comme le gaz. À ne pas confondre donc !
Tout l’intérêt de connaître ce mix
Depuis quand on se passionne pour ce sujet ? Jusqu’à présent on allumait la lumière, on prenait l’avion ou la voiture, on passait la tondeuse, on allumait le chauffage à fond, et on en passe, sans trop réfléchir à la manière dont tout ça fonctionnait. Oui mais voilà, quand les ressources de gaz manquent et que son prix s’envole ; la production de l’élec’ coûte plus cher et son prix s’envole donc aussi… Tout à coup, on a envie d’en savoir un peu plus pour mieux comprendre ce qui nous arrive et comment agir aussi 😉
1. Résister (et prouver qu’on exiiiiiste ?) face au réchauffement climatique !
Quel est l’intérêt du mix énergétique ? Lutter contre le dérèglement climatique, évidemment ! Tenez, l’Accord de Paris, ça vous dit quelque chose ? Vous savez, c’est ce traité international adopté à la COP 21 à Paris en 2015 dans le but de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C. Eh oui, deux petits degrés suffisent à avoir un impact désastreux pour la planète, la faune et la flore, tout le monde quoi. Cet accord précise justement l’intérêt qu’ont tous les pays à revoir la répartition de leur mix énergétique pour réussir à atteindre un monde climatiquement neutre d’ici 2050. Parce que, personne ne l’ignore, l’environnement n’est plus au meilleur de sa forme et c’est à nous de prendre des décisions et de changer nos modes de vie, si on veut limiter les dégâts. Eh ouais !
2. Repenser la répartition énergétique
Jusqu’ici, les pays composaient leur propre recette énergétique « à leur sauce ». Sauf que chaque énergie génère une empreinte carbone bien différente et que pour l’heure, la composition est très inégale… dans le mauvais sens. Ce sont les énergies les plus polluantes qui font la majorité du boulot, là où les énergies renouvelables sont encore sous-représentées sur la répartition globale du fameux mix énergétique. Sachant que la lutte contre le dérèglement climatique est un enjeu majeur du 21ème siècle et donc qu’il y a urgence à repenser la façon de consommer et de produire de l’énergie… cela implique :
- Sortir autant que possible des énergies fossiles,
- Faire monter en puissance les énergies renouvelables.
D’une, parce que les premières émettent trop de gaz à effet de serre et de polluants. De deux, parce que les secondes sont incontournables pour préparer le terrain de demain. Que voulez-vous, ces « badass » sont tout bonnement inépuisables à l’échelle du temps humain et n’engendrent pas de déchets, ou très peu.
Voilà pourquoi la notion (montante) de mix énergétique incite implicitement à bousculer la répartition du charbon, du pétrole, du gaz naturel, du nucléaire, de l’énergie solaire, hydraulique ou éolienne dans le panier de chaque pays ! Et autant vous dire qu’il va falloir faire du tri et revoir l’ordre des priorités si on veut se rapprocher d’une conso plus responsable, plus écolo et plus tenable pour la planète et ses habitants (sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, déso).
Côté hexagone, on en est où ?
Mais oui, c’est vrai ça, quel est le mix énergétique français au juste ?
Transport, industrie ou production élec’ : la France fait appel à différentes sources d’énergie avec des proportions qui varient d’une année sur l’autre, même si les rapports de force restent globalement les mêmes. En tout cas, on peut dire que depuis le milieu des années 2000, le bouquet énergétique est relativement stable. En 2020, le mix énergétique primaire incluait : le gaz naturel (15,8%), le pétrole (28,1%), l’énergie nucléaire (40%), les énergies renouvelables (12,9%), le charbon (2,5%), et les déchets non renouvelables (0,8%)*. S’il y a encore du boulot et que les changements sont en dessous de l’objectif prévu pour 2030, on peut en revanche se féliciter sur certains aspects. Celui d’avoir presque évincer le charbon de la liste et celui d’assister, malgré tout, à une croissance régulière des énergies renouvelables. Justement, parlons-en !
Les énergies renouvelables : cocorico, ça monte !
Avec 8,6 milliards d’investissement et 68 000 emplois en 2018 et 123 millions d’euros en 2019 pour plancher sur les green énergies du futur**, on peut dire que les marchés publics mettent les bouchées doubles. Indispensable pour atteindre les objectifs climatiques, décarboner le mix énergétique français et remplacer peu à peu les sources fossiles ? On n’en doute pas. D’ailleurs, ces efforts paient puisque l’empowerment (ou la montée en puissance si vous préférez 😉 )des énergies renouvelables est en cours. Tenez, en 2020, ses 4 grandes familles (l’éolien, les pompes à chaleur, le bois-énergie et le photovoltaïque) représentaient 19,1% de la conso brute finale d’énergie**. Ce sont 10 points de plus par rapport à 2005 et ça, ça signifie qu’en parallèle, les énergies fossiles reculent. Doucement, mais sûrement ! Ce n’est qu’un début, mais ça donne envie de croire qu’on peut réussir à inverser la tendance.
Voilà pour ce qui est du mix énergétique français. Mais si on calcule plus souvent le mix énergétique à l’échelle nationale, on peut aussi se demander quel est le mix énergétique mondial (bien que le résultat ne soit pas forcément plaisant, vous vous en doutez)…
À l’échelle mondiale, l’état des lieux, il est comment ?
Eh bien, 80% d’énergies fossiles, c’est pas bien beau
80%. C’est la part du trio “pétrole, gaz et charbon” dans le mix énergétique mondial. Ce n’est pas beaucoup, c’est énorme ! Surtout à l’heure où on les tient pour responsables du réchauffement climatique. Forcément, c’est un peu la douche froide ou la claque (on vous laisse choisir, même si le choix n’est pas très attractif, on vous l’accorde).
Un peu plus d’espoir si on zoome en Europe ? Ouf 🙂
Pendant que certains géants économiques jouent en même temps dans la catégories géants pollueurs (aka la Chine avec de trop grosses parts de gâteau pour le charbon ou les États-Unis qui ont tardé à abandonner progressivement le charbon et le pétrole pour enfin, se réveiller et tenter de rentrer dans les rangs), l’UE prend ses dispositions. Ses engagements ? Porter le poids des énergies renouvelables à 40% dans le mix énergétique d’ici 2030 (et oui l’objectif vient d’être remonté de 32 à 40% tant l’urgence est là).
Et si chacun s’engageait individuellement ? Allez, on prend les devants !
Mais oui : les petits ruisseaux font bel et bien les grandes rivières 😉
Pas question de penser que les petites actions semées dans notre coin n’en valent pas la peine ! Mieux vaut adopter un raisonnement vertueux, du type : “la planète ira beaucoup mieux si tout le monde agit à son niveau, du coup je vais m’y mettre, moi aussi, à la mixité énergétique”. La voilà la bonne attitude ! Et si vous êtes en panne d’idées, pas de problème, on en a plein à vous filer ;).
Multiplier les énergies et changer sa façon de consommer, c’est pas si compliqué
La mixité énergétique appliquée à la maison, ça donne le fait de multiplier les énergies pour se chauffer au quotidien ! Une bonne façon de conserver l’installation existante (si elle est encore en bon état) et d’y ajouter, peu à peu, des équipements complémentaires plus responsables (comme la Station Sowee pour piloter son chauffage et ne plus gaspiller). De quoi réduire la conso d’énergie, penser davantage à la planète et mettre son grain de sel dans la transition énergétique. Par exemple, supposons que votre chauffage actuel, vieux de 15 ans, soit un glouton de première. Non seulement il surconsomme (c’est factuel et ça fait affreusement gonfler la facture) mais en plus, ses performances énergétiques sont limitées et sauf preuve du contraire, elles ne vont pas s’améliorer. Il est temps de vous décider à remplacer le tout par un système plus écolo et plus efficace. Une pompe à chaleur par exemple ! Celle-ci pourra d’ailleurs fonctionner en parallèle de panneaux photovoltaïque ou d’un poêle à granulés.
En complément, c’est toujours un “plus” de mettre le paquet niveau éco-gestes. Prendre davantage les transports en commun, acheter un thermostat connecté pour réguler son chauffage et ne chauffer que lorsque c’est (vraiment) nécessaire, prendre le train plutôt que l’avion, traquer le gaspi d’énergie, réaliser des travaux d’isolation, installer des panneaux solaires… Clairement, les façons de s’impliquer indirectement dans la mixité énergétique sont nombreuses ! Et tout le monde est gagnant. Notre budget, notre (bonne) conscience et surtout, notre merveilleuse planète bleue :).
*Source : La transition énergétique en France
**Source : Vie publique