Le chauffage est le plus gros poste de consommation dans la maison et le chauffage électrique, un des plus énergivores. Forcément, quand on cumule les deux, le score énergétique ne fait pas des étincelles… À moins d’être incollable sur le sujet ! En effet, si on sait quel type de chauffage élec’ consomme le moins, comment optimiser sa conso, et comment la calculer pour mieux la gérer, on pourrait presque inverser la tendance ;). Allez, voici tout ce qu’il faut savoir pour tourner la consommation du chauffage électrique à votre avantage.
Comment calculer la consommation de votre chauffage électrique ? Sortez la calculette et… le bloc-notes 😉
Pour ceux qui cherchent juste la formule pour savoir combien leur radiateur leur coûte en élec', la voici. Enfin, "les" voici.
Il faut d'abord connaître la puissance (en kW) de votre chauffage élec' puis la multiplier par le nombre d'heures pendant lesquelles vous l'avez utilisé au cours des dernières 24h (oui, c'était pour ça, le bloc-notes 😉 ). Vous obtenez alors sa consommation en kWh, en volume donc pour une journée.
Besoin d'un exemple ? Si votre radiateur affiche 5kW et qu'il tourne 10h par jour (c'est beaucoup), vous obtenez une conso de 50 kWh.
Sauf qu'on imagine que vous, ce qui vous intéresse, c'est sa consommation en euros, sonnants et trébuchants, n'est-ce pas ? Dans ce cas, c'est parti pour le 2e calcul !
Pour cela, il vous faut connaître le prix du kWh prévu dans votre contrat de fourniture d'électricité. Ensuite, vous multipliez ce prix par la conso en volume (vous vous souvenez, les 50 kWh du 1er calcul).
Vous avez maintenant une première estimation de la conso d'un radiateur sur une journée précise mais comme on va le voir ensuite, pour connaître sa consommation de chauffage électrique à la maison, il y a des moyens un peu plus "techno" d'y parvenir et aussi de contrôler sa conso.
La (sur)consommation du radiateur élec' ou la mauvaise réputation qui colle à la peau…
Rappelons que Mister chauffage est LE 1er poste de consommation d’énergie…
Le chauffage représente 59% des dépenses énergétiques du logement*, ce qui le place en tête des postes de conso d’énergie à la maison, devant l’électricité "spécifique" (électroménager, multimédia), l’eau chaude sanitaire et la cuisson.
Pour poser le décor, ça veut dire qu’on ne part pas léger léger en matière de dépenses énergétiques.
On consomme de + en + d’élec’ alors qu’elle coûte de + en + cher
Et visiblement, ça ne choque personne. Ou presque (on aime bien vous titiller).
En tout cas, pour replacer le contexte, par rapport au siècle dernier (qui n’est pas si loin, même s’il faut scroller pas mal pour franchir la barre des années 2000), l’électricité a connu un véritable boom. Depuis 1990, sa conso a en effet bondi de +40%*.
En trois décennies, ces trente glorieuses de l’élec’ ne sont pas vraiment réjouissantes puisque si le chauffage coûte cher, c’est d’autant plus vrai s’il s’agit de chauffage électrique. Une réputation fondée comme on le verra plus bas, chiffres à l’appui.
En attendant de passer aux éléments de l’enquête, il y a une bonne nouvelle (oui, il y en a une, on vous rassure ;), c’est que, d’après l’ADEME (Agence de la transition écologique), entre 2000 et 2016, on observe (avec joie) une baisse de consommation de chauffage grâce à la rénovation en isolation et en meilleure performance de chauffage des logements. Preuve que ça bouge ! L’occasion de poursuivre sur cette belle lancée ;).
Si on parle concret, ça donne quoi la conso moyenne en chauffage élec’ ?
Tout est relatif
Il n’y a pas de vérité absolue sur la consommation de chauffage électrique puisque tout dépend du type de chauffage élec’ qui est au cœur de l’intrigue. Comme dirait notre vieil ami le thermostat connecté, tout est relatif. Grande maison, petit appart, vaste salon, petites pièces, radiateur à inertie ou grille-pains : les paramètres à prendre en compte sont nombreux ! On peut néanmoins établir quelques généralités en se basant sur des profils types, que voici ;).
Trois scénarios pour se situer dans l’espace
D’après EDF**, voici trois scénarios qui parlent de conso élec’ incluant l’utilisation d’usages courants, l’eau chaude sanitaire ET le chauffage élec’. Alors oui, c’est un package qui n’est pas réservé à ce dernier, mais ça permet de se faire une petite idée, sachant que le chauffage représente la majeure partie de ce chiffre.
- Scénario A : un studio de 30 m2
Une personne seule vivant sur une surface de 30 m2 dépensera en moyenne 566€ par an pour l’utilisation du trio mentionné ci-dessus.
- Scénario B : un appart’ de 80 m2
Un appart’ de 80 m2 occupé par 2 à 3 personnes dépensera entre 925 et 1000€ pour ce trio “usages courants + eau chaude élec’ + chauffage élec’”.
- Scénario C pour une maison de 100 m2
La consommation du chauffage électrique pour une maison de 100 m2 passe à 1910€ par an pour 4 personnes sous le même toit, en prenant en compte que ce prix inclut aussi les usages courants et l’eau chaude élec’.
En moyenne, l’élec’ peut mieux faire !
Pour tous ceux qui se demandent quelle est la consommation moyenne d'électricité par jour, on ne va pas y aller par quatre chemins : la note s’élève à 1726 € sur l'année. C’est plus que la moyenne du chauffage au gaz (1415 €) et moins que le chauffage au fioul (1927 €). Mais c’est surtout le double de la facture pour un chauffage au bois (811 €) ! Quand on sait ça, forcément, ça picote un peu. Mais attendons de calculer notre conso à nous pour prendre les devants et agir en conséquence !
Comment calculer sa conso de chauffage élec’ ? (pour être honnête c’est celle qui nous intéresse)
Les moyennes, c’est bien, mais ce qu’on veut, c’est notre propre conso
Une fois qu’on connaît la moyenne, on va pouvoir se situer. À condition de calculer sa propre conso de chauffage élec’ ! À vrai dire, le calcul n’est pas une addition toute simple. C’est qu’il y a différents facteurs qui entrent en jeu pour perturber les matheux : la variabilité de température (comprendre : les pics et à-coups de température qui paraissent anodins mais qui sont, en réalité, de vilains énergivores), le type de surface (plus il est grand, plus la facture est élevée) et l’isolation (ce qui implique aussi bien les murs que les fenêtres ou le plafond).
Certains logiciels en ligne permettent de réaliser l’estimation de consommation du chauffage électrique (selon le volume en m2, la région, le nombre de fenêtres, le nombre de murs donnant sur l’extérieur, la date de construction du bâtiment…), mais l’idéal reste de la connaître avec précision.
Les chiffres flous, ça va deux minutes, mais pour piloter réellement le chauffage sur le long terme, encore faut-il parler concret.
Calculer notre conso pour cerner le côté obscur de notre facture
La conso énergie est la part variable de la facture. Si on fait abstraction de chacun de ces paramètres, on retiendra la formule (pour un calcul mensuel) : prix du kWh multiplié par la puissance choisie sur le contrat, multipliée par le nombre d’heures et de jours sur un mois.
Voilà pour le calcul de la consommation du chauffage électrique. Une info sacrément utile… sur le papier. Car clairement, il ne s’agit pas de sortir son calepin chaque mois pour calculer au compte-goutte ce qui a été consommé.
L’idéal ? S’équiper d’un système domotique à qui déléguer cet exercice mathématique. (Comme le font très bien la Station connectée Sowee et son appli dédiée, on dit ça, on dit rien…) L’avantage est que les derniers thermostats connectés en date permettent de pousser la précision, de nous donner le détail de la conso au jour le jour, à l’heure près, d’afficher des comparatifs, nous alerter en cas de consommation aigüe ou de gaspillage involontaire (une fenêtre ouverte alors que le chauffage est allumé par exemple). Bref, bien plus qu’un auxiliaire comptable, il s’agit d’un service tout-en-un performant et efficace pour mesurer la conso énergétique liée à nos chers chauffage élec’.
Bref, on passe au choix du chauffage ?
Chauffage élec’, il va bien falloir faire un choix !
Déjà, avoir le choix, c’est un luxe
Hélas, on n’a pas toujours la main sur le choix du mode de chauffage. Quand on emménage dans un appart’ en location, tout est déjà en place ! À moins d’émettre une demande auprès du proprio et du syndic’ (ou alors, de proposer une amélioration contre remboursement), la marge de manœuvre existe, mais elle reste limitée. Il faut alors composer avec l’existant (ou alors changer d’appart’, mais ça, c’est une autre histoire).
En revanche, il arrive qu’on soit plus libre dans ses choix (yes !). C’est le cas lors d’un achat d’appartement, mais aussi lorsqu’on construit dans le neuf ou que l’on rénove son chez soi. Dans ce cas, on a tout intérêt à se tourner vers les solutions “+++” de chauffage élec’ (tant que les options à énergie renouvelable ne sont pas envisageables) pour consommer le moins possible. C’est là qu’il va falloir bien étudier les modèles les moins gourmands en énergie héhé.
Quel chauffage élec’ consomme le moins, histoire d’aller droit au but ?
Convecteurs, radiateurs ou radiants, chaudières élec’ ou planchers chauffants électriques (ou chauffage au sol si vous préférez) : le chauffage élec’ a plusieurs visages. Mais quel est le chauffage électrique le plus économique ? Lequel a plus de mérite que les autres ? C’est ce que nous allons voir dans ce nouvel épisode (ou plutôt, dans ce nouveau paragraphe) ;).
Pour commencer, il y a les modèles que l’on trouve au rayon “chauffage électrique basse consommation”. Tout est dit dans le nom, et la promesse est fidèle à ce qui est annoncé. Ces chauffages peu gourmands en élec’, ce sont les chauffages écologiques électriques comme le chauffage à inertie qui peut être régulé et dont la chaleur douce permet d’obtenir une température stable et confortable. On privilégie aussi, en deuxième choix, les radiateurs à accumulation qui en sont les ancêtres. Quant aux convecteurs ou “grille-pains”, connus pour leur péché capital number one appelé “gourmandise”, on leur dit adios, hasta la vista !
Comment utiliser au mieux son chauffage électrique : les bons réflexes pour éviter la surchauffe
Adieu les montagnes russes : le chauffage a besoin de stabilité émotionnelle 😉
Puisque l’effet de yoyo entre mise en route et arrêt du chauffage élec’ est l’une des raisons pour lesquels il consomme autant, l’idéal est d’éviter de couper le chauffage complètement en préférant le passer au minimum. Voilà qui évitera de le faire monter en flèche à un instant T (la flèche étant l’élément déclencheur d’une vive surconsommation !).
Sensibiliser toute la famille sur le gaspillage énergétique, ça compte !
Il s’agit d’éviter d’utiliser le chauffage trop fort sans nécessité (vous savez, ce moment où on augmente de un (voire deux) degré(s), juste pour le plaisir de porter un tee-shirt en plein hiver, ou celui où on ouvre la fenêtre pour aérer sans pour autant éteindre le chauffage). Il est également question d’être vigilent, à plusieurs, sur l’extinction des feux en cas de départ de la maison. Si tout le monde s’y met, c’est plus facile ;).
Lire aussi :
Côté température, ça permet aussi de rester dans les clous. 22°C dans la salle de bain quand on l’utilise et 16°C à 17°C dans les chambres inoccupées. Dans les pièces de vie comme le salon ou la salle à manger, on tente le 19°C, et on monte max à 21°C ! D’autant que sensibiliser ses proches, ça ne coûte… rien ! En revanche, cette utilisation plus rationnelle permet d’améliorer significativement la conso élec’ du chauffage. Voilà comment consommer moins d'électricité chauffage en agissant à notre échelle ;).
Réduire les besoins de chauffe en boostant la perf’ thermique
Si 2 tiers des Français ont froid dans leur home sweet home alors que le chauffage est allumé***, ce n’est pas parce que le chauffage n’est pas à bloc, c’est plutôt parce que les murs, plafonds, planchers et fenêtres n’aident pas à retenir la chaleur !
Et si on se tournait vers un audit énergétique pour déterminer quelles améliorations peuvent être mises en place afin de réduire la consommation chauffage électrique au m2 ? Isolation par l’intérieur (préconisée en cas de rénovation) ou par l’extérieur (idéale en cas de construction neuve car elle implique de toucher à la façade), changement de vitrage pour les fenêtres, allant du double au triple : voilà qui est à privilégier pour dire stop aux déperditions d’énergie.
Demander de l’aide… aux aides énergétiques
Pour ceux qui estiment devoir revoir leur performance énergétique via des travaux de rénovation, plus de la moitié pensent ne pas avoir les moyens. Alors, qu’est-ce qu’on fait pour remédier à ce frein nommé “prix” ? Eh bien, on se tourne vers les gentilles collectivités ! En effet, figurez-vous qu’elles proposent des aides au financement et conseillent les particuliers sur les solutions et aides disponibles. Action, réaction !
*Source : Ademe
**Source EDF “Bien estimer votre consommation d’électricité”, septembre 2020
***Source : Ademe