La conso de chauffage, on connaît. La conso d’élec’ aussi. Mais la consommation du ballon d’eau chaude… pas forcément. Et pourtant, au vu de la fréquence à laquelle on ouvre le robinet, cette info est l’affaire de tous ! Alors voici de quoi vous assurer que votre système d’ECS (Eau Chaude Sanitaire) n’est pas trop énergivore et au passage et peut-être aussi apprendre, au passage, quelques éco-gestes qui font la diff’ sur la facture.
Comprendre comment ça marche un ballon d’eau chaude
Comment fonctionne un ballon d’eau chaude au juste ? C’est bien la première question à se poser pour cerner d’où vient sa consommation d’énergie ! Attention, #spoiler, il s’agit de faire le lien suivant : consommer de l’eau chaude = consommer de l’énergie pour la faire chauffer.
Produire de l’eau chaude sanitaire, mode d’emploi
La raison d’être du ballon d’eau chaude ? Produire de l’eau chaude sanitaire. Sa méthode ? L’accumulation.
En effet, il stocke l’eau chauffée (grâce au gaz ou à l’électricité) dans une cuve, tout en la maintenant à la bonne température. Dès que de l’eau chaude est sollicitée dans la cuisine, la salle de bains ou autre, la cuve se vide pour distribuer l’eau chauffée à la demande. Et après ?
Eh bien c’est reparti pour un tour. Le réservoir se remplit à nouveau d’eau froide, si bien que sa faible température est détectée par le thermostat, incitant l’installation à se remettre en mouvement pour réchauffer l’eau et la maintenir à un niveau « décent ».
Plusieurs familles d’équipements, plusieurs types de fonctionnement !
Dans le monde des ballons d’eau chaude, différentes entités familiales coexistent. L’une d’elles n’est autre que le ballon d’eau chaude élec’. Sa particularité est facile à deviner : générer de l’eau chaude par l’intermédiaire d’une résistance et d’un thermostat fonctionnant… à l’électricité. Sans surprise, ce système de production s’oppose au ballon d’eau chaude à gaz, lequel fonctionne… devinez comment ? À partir de gaz naturel (oui, mais encore ?). Pour rentrer un peu plus dans le détail, il y a aussi un brûleur dans l’histoire. Celui-ci assure la combustion du gaz, de façon à réchauffer l’eau froide stockée dans le réservoir.
En parallèle, si on élargit ces familles à celles des chauffe-eaux, on peut évoquer les systèmes thermodynamiques et solaires, tous deux étant plus économes que les modèles « tradi ».
Dans tous les cas (on l’avait prédit dans l’intro) : la mise en marche d’un système de production d’eau chaude implique nécessairement de consommer de l’énergie, qu’il s’agisse de gaz ou d’électricité ! Reste à savoir quelle quantité de kWh et d’euros est concernée…
Connaître la consommation du ballon d’eau chaude
Quelle est la conso moyenne du ballon d’eau chaude ? Bonne question… vaste réponse. Attachez vos ceintures, on a plein de données à vous partager pour être le plus concret possible ;).
Comment calculer la consommation d’électricité de votre ballon ?
On calcule d’abord la différence entre la température à atteindre (Prenons 55°, on vous en parle un peu plus bas) et la température de l’eau froide (15°). Puis on multiplie ce résultat par la chaleur massique (Pas de panique, la chaleur massique c’est tout simplement la quantité d’énergie que doit absorber l’eau pour que sa température monte d’1 degré). Enfin, on multiplie par le nombre de litres contenus dans le ballon (100 litres par exemple) et par le nombre de jours dans l’année (365). Vous obtenez ainsi la consommation annuelle d’un ballon d’eau chaude de 100 litres en kWh.
Comme on imagine que vous ne connaissez pas par coeur (et même pas du tout) la chaleur massique de l’eau, on vous la donne ici, c’est cadeau : elle est de 1,162 Wh/litre
Pour connaître la consommation d’un chauffe-eau de 150l, la consommation d’un chauffe-eau de 200l ou bien encore la consommation d’un chauffe-eau de 300l, il suffit de refaire le même calcul en remplaçant à chaque fois le nombre de litres contenus par le ballon.
Et pour obtenir sa consommation en euros, il vous faudra faire une dernière multiplication (promis !) par le prix du kWH fixé dans votre contrat d’énergie.
Évidemment ce sont des chiffres donnés à titre d’indication. Pour un calcul réel, il faut prendre en compte la composition du foyer – un foyer composé de 5 personnes consommera plus qu’un couple – et ses habitudes de vie.
Par exemple, ayez en tête qu’une douche de 10 min consomme environ 60 litres d’eau soit 2kWh pour la chauffer juste comme il faut.
Quelques points de repères chiffrés
L’eau chaude à la maison = 11 à 20% de la facture d’énergie !
11% de l’énergie consommée à la maison est consacrée à chauffer de l’eau*. Et ce chiffre peut même monter jusqu’à 20%** ! C’est moins que le chauffage (66%) mais c’est plus que l’électroménager /multimédia (17%)*. Et en euro, ça donne 270€ par an environ** – du moins, si on se base sur le tarif réglementé élec’ chez EDF, lequel était de 0,1740 € le kWh en juillet 2022. Une bien “belle” somme en somme ! D’ailleurs, au début, elle paraît énorme, mais après, en repensant bien à la quantité d’eau qu’on utilise sous la douche, force est de constater que oui, hélas, ça se tient 😭.
La consommation électrique en fonction du nombre de litres
Voici un ordre d’idée de la conso d’un chauffe-eau en fonction de sa capacité :
- consommation annuelle d’un chauffe-eau de 100 litres: 1 696 kWh
- consommation d’un ballon d’eau-chaude de 150 litres : 2 544kWh
- consommatin d’un chauffe-eau de 200 litres : 3 392 kWh
- consommation d’un chauffe-eau de 300 litres : 5088 kWh
Plus il y a de litres à chauffer (et d’habitants à loger), plus la facture est élevée !
Le moteur d’une petite citadine ne consomme pas autant que celui d’une grosse berline, n’est-ce pas ? Eh bien, si on transpose ce schéma à la production d’eau chaude, c’est pareil. Oui, on confirme, on a osé la métaphore automobile. L’essentiel est de visualiser que la consommation électrique d’un ballon d’eau chaude de 100 litres n’est pas équivalente à celle d’un équipement dont la capacité fait le double. Eh oui, plus le réservoir est grand, plus la quantité d’eau à chauffer l’est aussi et tout ça se répercute sur les dépenses en énergie…
Mais ce n’est pas tout. La conso du ballon d’eau chaude est aussi proportionnelle au nombre d’habitants dans le foyer ! Plus il y a de monde, plus il y a de douches et de linge à laver. Bref, plus l’équipement d’eau chaude consomme. Vous voyez l’idée ?
Vérifier qu’il ne consomme pas trop
Comment savoir si le ballon d’eau chaude consomme trop d’électricité ? Eh bien, en s’assurant que la taille et le système choisi correspondent bien à vos besoins réels en eau ! L’idéal est qu’il soit pile au bon format : ni trop petit, ni trop grand. Car dans les deux cas, un mauvais dimensionnement engendre nécessairement du gaspi.
Règle d’or : la taille du chauffe-eau doit être alignée à votre mode de vie
Très bien, mais comment on le définit ce mode de vie ? En commençant par la composition du foyer par exemple ! Après tout, celle-ci en dit long sur vos besoins journaliers en eau. Ensuite, il faudra essayer d’être objectif sur vos habitudes plus ou moins gourmandes.
À ce sujet, posez-vous les bonnes questions et soyez franc avec vous-même. Vous êtes plutôt douches ou bains ? Plutôt lave-vaisselle ou lavage à la main ? Plutôt séchoir extérieur ou sèche-linge ? Si vous avez obtenu un maximum de réponses A, alors il vous faut un ballon d’eau chaude plus petit que si vous avez obtenu un maximum de réponses B.
Ne riez pas, on est très sérieux 😌. Tout l’enjeu est là puisque le juste choix du chauffe-eau est de bien dimensionner sa capacité en litres d’eau. En effet, s’il n’est pas assez grand, vous risquez de vous retrouver sous la douche avec de l’eau froide parce que les autres habitants auront déjà épuisé le crédit “eau chaude”.
Et s’il est plus grand que nécessaire, vous allez le payer cher sur la facture d’énergie. D’où l’importance de choisir un ballon avec une contenance adaptée !
Les signes qui ne trompent pas si votre installation est surdimensionnée
30% des chauffe-eau sont surdimensionnés. Et si vous faisiez partie de ce pourcentage ? Une cuve surdimensionnée engendre une surconsommation d’énergie puisque la quantité d’eau à chauffer est plus importante que nécessaire (on vous rappelle que pour chauffer de l’eau, élec’ ou gaz sont sollicités, vous vous souvenez ?).
Résultat : switcher pour un gabarit plus petit est indispensable si vous tenez à éviter toute dépense inutile. À ce sujet, sachez que passer de 200 litres à 50 litres revient à économiser 300 à 400 kWh/an** ! C’est beaucoup.
Dans le cas où cette conversation vous met le doute sur votre situation perso, voici deux possibilités pour mettre le doigt sur un matériel surdimensionné :
- De visu. Par exemple, si vous habitez seul et que le ballon fait la moitié de votre taille, c’est déjà un mauvais présage pour votre future facture.
- Avec des calculs. Comparez la quantité d’eau chaude dont vous avez réellement besoin au jour le jour avec la capacité de la cuve. S’il y a une marge importante, là encore, c’est un signe !
Ayez en tête que la situation inverse peut aussi se présenter…
Si vous avez souvent le cas de la douche froide, faute de réserve suffisante, c’est typiquement un signe que le réservoir vous envoie pour vous dire qu’il est trop petit. En effet, lorsque la cuve stockant l’eau chaude se vide… l’installation remet du temps avant de chauffer une nouvelle quantité d’eau.
La solution ? La remplacer par un format au-dessus pour ne plus être à court. Ou alors, vous mettre au chauffe-eau dernière génération incluant la fonction “SMART”, dont le concept est d’ajuster automatiquement la production d’eau chaude à sa conso. À vous de choisir !
Comment réduire la conso électrique de votre ballon d’eau chaude ? Les éco-gestes, ça aide !
Comment faire pour que votre ballon d’eau chaude consomme moins ?
Primo : optimiser le fonctionnement du ballon d’eau chaude… avec une série d’éco-gestes comme on les aime 💗.
Deuxio ? Réduire votre conso d’eau chaude avec de bonnes habitudes, à commencer par la salle de bain ! Promis, c’est pas si contraignant que ça ;).
Ligne de conduite n°1 : chouchoutez votre équipement
Ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas qu’un ou deux réflexes à mettre en place, mais toute une ligne de conduite à adopter. De quoi décupler les économies d’énergie et ressentir vraiment les effets des bonnes résolutions mises en place. Prêt pour la to do liste à suivre ? La voici !
1. Réglez sa température !
La fourchette ? Entre 55°C et 60°C, ce qui n’est ni trop, ni pas assez. On évite ainsi à la fois le développement de bactéries pathogènes, mais aussi l’entartrage du chauffe-eau et une trop grosse conso pour chauffer l’eau.
2. Calorifugez-le
En hiver, quand on est couvert de gants, d’une écharpe, d’un manteau et d’un bonnet, il y a moins de risque de ressentir l’air frais, pas vrai ? Ben, pour le ballon d’eau chaude, le principe est le même. En l’isolant bien, on limite les pertes de chaleur lors de la distribution d’eau chaude dans la maison. D’ailleurs, ce réflexe est d’autant plus efficace si votre équipement est installé dans un endroit non chauffé (cave ou garage par exemple) et que de la source de production se trouvent à distance des points d’eau !
3. Entretenez-le régulièrement
Pour en venir à bout du tartre et du calcaire, mais aussi pour éviter les risques de fuite, un entretien régulier (tous les 2, 3 ans) s’impose. Une assiduité qui paie puisqu’en chouchoutant votre équipement, vous vous assurez de le conserver en meilleur état plus longtemps… tout en consommant moins d’énergie.
Le “petit” plus ? S’équiper d’un adoucisseur d’eau ! Si celui-ci a un coût, il limite néanmoins les dépôts calcaires, ce qui assure une belle longévité pour votre chauffe-eau. Par la même occasion, toute la maison en profite également, à commencer par le ménage – beaucoup moins pénible – ou par l’effet peau douce, due à une eau plus pure 💦.
5. Coupez l’installation en cas d’absence
Pas là pendant plus de 2 jours ? Pour éviter de consommer inutilement de l’énergie, pensez à couper votre système de production d’eau chaude ! Ça prend 2 secondes et surtout, beaucoup moins de kWh à votre système de gaz ou d’élec’.
6. Profitez des heures creuses
Et si… votre ballon d’eau chaude se déclenchait automatiquement pendant les heures creuses, périodes durant lesquelles l’énergie est la moins chère (généralement entre 22h et 6h ou en milieu d’aprèm’) ? Pas de doute, si ce n’est pas encore fait, il va falloir passer à un contrat incluant cette option double tarif !
Ligne de conduite n°2 : réduisez votre consommation d’eau !
Quitte à censurer plus souvent l’ouverture du robinet, autant commencer par la pièce où la conso d’eau est la plus élevée et où on peut donc engendrer le plus d’économies ! Après tout, qui n’est pas sensible à la culture du résultat ? 🙂
Bref, on a nommé : la salle de bain, laquelle concentre à elle seule 39% de la conso d’eau à la maison (suivie des toilettes puis de la zone linge et vaisselle). Logique puisque 93 % de l’eau que nous utilisons est dédiée à l’hygiène***… Douches, bains, lessive et vaisselle : tremblez, les éco-gestes arrivent !
Côté salle de bain
Réducteurs de débit, mitigeur, mousseur, douchette économe… Le choix est large pour utiliser l’eau au compte-goutte… ou presque 😉.
Côté toilettes
On installe une chasse d’eau double débit et on met une bouteille dans le réservoir. L’idée ? Réduire la quantité d’eau utilisée à chaque fois que vous appuyez sur le bouton !
Côté machine à laver et lave-vaisselle
Si vous êtes un adepte du lavage à haute température, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour changer. En lavant votre textile à 30°C au lieu de 60°C, vous économisez plus de 50 % d’énergie***. Au moins, comme ça, vous savez. Le raccourci pour mettre en pratique ce réflexe : choisir systématiquement le mode éco du lave-linge et du lave-vaisselle !
Vous l’avez compris, tout est dans l’attitude ✌️. Alors, pour pousser les économies d’énergie encore plus loin, on vous invite à consulter un article qui récapitule tout sur le sujet. À découvrir ici !
*Source : ADEME, 50 trucs et astuces pour économiser
**Source : ADEME, Chauffe-eau : comment éviter les surconsommations
***Source : FAIRE BFC