Allumer le chauffage, cuisiner, prendre une douche, faire tourner une machine et… recommencer ?. Pas étonnant que la routine cyclique de notre chère et tendre maison ait sa part de responsabilité sur la conso d’énergie et l’émission de gaz à effet de serre générées ! La question est de savoir à quel degré elle est impliquée… C’est là tout l’intérêt de la classe énergie et du GES : découvrir si notre home sweet home appartient plutôt à la team gagnante des habitats économes ou plutôt à la vilaine team des logements énergivores. Venez, on va tout vous expliquer.
Le duo étiquette énergie et GES, c’est quoi ?
Deux composantes du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique)
Avant de définir ce que sont la classe énergie et le GES, parlons de leur grand point commun : faire tous les deux partie du Diagnostic de Performance Energétique (ou DPE pour faire plus court). La raison d’être de celui-ci : dresser l’état des lieux d’un logement aussi bien au regard de sa conso d’énergie que de son taux de rejet de gaz à effet de serre. Vous avez reconnu nos deux facteurs complémentaires dans cette phrase ? Bien.
Ce DPE que l’on a déjà évoqué n’en finit pas de faire parler de lui. Et pour cause, il vient d’être modifié au 1er juillet 2021. Il devient la pierre angulaire d’une des mesures phares de la loi de transition énergétiaue qui énonce qu’un logement ne peut être considéré comme décent que s’il répond à un critère de performance énergétique minimale.
Un peu compliqué tout ça ?
Retenez seulement que votre logement ne doit pas être classé F ou G sous peine de se voir qualifié de « passoire thermique » et, en tant que logement indécent, d’être interdit à la location à partir de 2028.
Sachez donc qu’en additionnant la note attribuée à la classe énergie et au GES, on obtient la fameuse évaluation du DPE. De quoi noter l’impact énergétique de l’habitat pour le classer parmi les bons, les moyens ou les mauvais élèves… Ce qui influe généralement en termes de plus-value (ou de moins-value) sur le prix de location ou de vente d’un bien immobilier ! Eh oui, le niveau énergétique d’un logement est une estimation déterminante quant au montant des factures énergétiques à venir… Allez, il est temps de clôturer cette introduction pour se pencher de plus près sur notre binôme classe énergie et GES.
D’un côté, la classe énergie…
Qui dit classe (énergie) dit classement, et justement, celui-ci est constitué à l’image d’un jeu des 7 familles. Ces 7 familles se répartissent les premières lettres de l’alphabet sur un fond de couleur arc-en-ciel, et parmi lesquelles on retrouve des bons et des méchants.
En effet, la famille A, dont la couleur vert pomme évoque une émission énergie au plus bas, est première de la classe. Les 3 premières classes A, B et C sont rares et plutôt réservées aux logements très récents (à partir de 2015).
Pendant ce temps, chez les “G”, le passif familial est si lourd à porter (la faute à sa mauvaise qualité d’isolation bien souvent) qu’on voit rouge. Ce qui symbolise bien une conso d’énergie au plus mal. Pas étonnant que les logements de cette classe soient appelés des passoires énergétiques ! Ils laissent s’échapper la chaleur et entrer les courants d’air. Brrrr ?
Vous l’avez compris, la classe énergie est donc l’indicateur incontournable de performance énergétique qui nous en fait voir de toutes les couleurs selon la quantité d’énergie consommée. Objectif : avoir une bonne estimation de la facture énergie à prévoir et envisager d’éventuels travaux afin d’améliorer sa catégorie !
…de l’autre, le GES
L’autre étiquette apparaissant sur le Diagnostic de Performance Énergétique affiche un nuancier allant du lilas au violet pour parler du niveau (de faible ou élevé) de GES de la maison.
Très bien, mais le GES, qu’est-ce que c’est au juste ? Déjà, sachez qu’écrit en toutes lettres, ce sigle signifie “Gaz à Effet de Serre”. Le GES vise donc à quantifier le taux d’émissions de gaz à effet de serre produit par l’habitat. À savoir que le plus commun de ces gaz n’est autre que le dioxyde de carbone, déclaré coupable pour son rôle néfaste dans le réchauffement climatique.
Ainsi, il s’agit, là encore, d’évaluer à quel point le logement est à blâmer (ou pas) selon son rejet plus ou moins important de gaz à effet de serre. Vous vous en doutez, mais un système de chauffage au fioul a forcément un impact plus fort en matière de GES qu’un dispositif de panneaux solaires reliés à des convecteurs ! D’où l’intérêt de privilégier des installations fonctionnant à l’aide d’énergies renouvelables, mais aussi de parier sur des appareils récents et peu gourmands, ainsi que sur une isolation digne de ce nom ;).
Quelle différence entre ces deux étiquettes ?
C’est la petite question piège pour s’assurer que vous avez bien saisi en quoi consistait les deux concepts liés à l’évaluation énergétique de la maison. Car pour bien comprendre ce que sont la classe énergie et le GES, encore faut-il bien les différencier. Ça vous permettra de mieux appréhender vos obligations en tant que particulier au regard de ces bilans énergétiques ! Pour ce qui est de la réponse, la voici : la classe énergie évalue la conso énergétique du logement tandis que le GES évalue sa quantité de rejets de gaz à effet de serre.
Puisqu’on est sur notre lancée des incollables, avez-vous retenu qu’est-ce que le DPE et le GES ? Réponse : le DPE est un diagnostic de performance qui a pour but d’informer le futur propriétaire ou le futur locataire sur la quantité annuelle d’énergie primaire consommée ou estimée. Ce qui inclut la conso de chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et le refroidissement. Le GES, lui, concerne la quantité d’émissions de gaz à effet de serre pour ces mêmes pôles. Voilà, voilà. En gros, si vous aviez trouvé, c’est qu’il est temps de passer à la suite ;).
Comment calculer son DPE ?
On ne vous cache pas que la réponse à cette question ne tiendra pas en une ligne mais on va essayer de vous éclairer. Eh oui, ces diagnostics sont à faire réaliser par des pros même si des sites proposent d’estimer votre étiquette énergie en fonction des caractéristiques de votre home sweet home et des travaux que vous y avez déjà effectué.
Comment calculer le GES et la classe énergie ?
Donc la classe GES d’un logement se calcule en fonction du volume de gaz à effet de serre émis par ce logement durant une année entière. Les émissions sont exprimées en kg eq CO2 /m2.an (ou Kilogramme équivalent CO2 par m2 et par an). Et voici quelques indices pour avoir déjà une première idée de la couleur de « votre » étiquette.
Un chauffage au gaz ou pire au fuel vous fera « chuter » au classement alors que des radiateurs élec’ vous mèneront au sommet.
De la même manière que de graaaandes baies vitrées comme on les aimait dans les constructions des années 60-70, ne seront pas un atout pour le classement GES ni pour l’étiquette énergie (même en cas de double-vitrages…).
D’ailleurs, pour ce qui est de la classe énergie, elle, est exprimée en kWh ep./m2/an (kilo Watt heure d’énergie primaire, par m² et par an). Et elle variera beaucoup en fonction du bâti (qualité de l’isolation de la toiture, des murs, etc). À noter que le chauffage élec’, bon élève pour les GES, sera plutôt un mauvais point pour la classe énergie, sauf à être équipé de radiateurs de dernière génération, ultra performants (si chez vous, il s’agit plutôt de vieux convecteurs type grille-pain, aïe aïe aïe ).
Grâce à un diagnostic pro !
Si vous pensiez que vous alliez faire vous-même le calcul de la classe énergie et du GES de votre maison, on vous arrête tout de suite ;). En effet, il n’y a que les techniciens certifiés qui sont habilités à diagnostiquer l’état énergétique des appart’s et maisons.
Pour rappel, comme on le disait plus haut, si vous mettez votre bien en location ou en vente, il vous faut obligatoirement un DPE. N’hésitez donc pas à vous diriger vers un expert en la matière ! Et si depuis le dernier diagnostic, vous avez investi dans des travaux d’amélioration énergétique, vous devriez ressentir l’effet positif (en couleurs et en lettres) sur le bilan final :).
Les critères pris en compte
Comment savoir sur quels critères sont basés la classe énergie et le GES d’un logement ? En lisant ce qui suit, tout simplement ;). À savoir que, l’analyse porte sur un condensé de 4 paramètres : les caractéristiques du logement (surface, orientation des ouvertures, matériaux utilisés), les équipements permettant de chauffer (et de refroidir) la maison et l’eau chaude (nature de l’énergie utilisée, équipements installés), la quantité d’énergie consommée en se basant sur les dernières factures d’énergie (il n’y a pas de secret !) et l’estimation de la conso à venir.
Combien ça coûte cette histoire ?
Envie d’avoir une fourchette de prix en tête ? Alors, sachez que l’établissement d’un DPE – et donc le calcul de la classe énergie et du GES de l’habitat par un pro -, est une démarche qui coûtait environ entre 100€ et 250€ jusqu’à présent. Désormais, avec le « nouveau » DPE (entré en vigueur le 1er juillet 2021), certains diagnostics coûteront un peu plus cher, c’est notamment le cas pour les logements datants d’avant 1948. Auparavant, seules les factures entraient en ligne de compte pour ces logements – ce qui faussait le jeu, à logement « égal » entre une personne très frileuse et une autre à l’aise avec 17 degrés en permanence. Tous les DPE tiendront désormais compte du bâti et des matérieux de construction.
De quoi vous donner un point de départ pour entreprendre la demande de devis par-ci, par-là ;).
Bon à savoir : les Diagnostics de Performance Énergétique sont éligibles à certaines aides financières comme l’éco-prêt à taux zéro ou le crédit d’impôt. Reste à en faire la demande et obtenir la confirmation que vous pouvez bien y prétendre !
Pourquoi y a-t-il urgence à s’intéresser à la classe énergie et aux émissions de gaz à effet de serre ?
Parce que la planète suffoque
L’étiquette énergétique n’est obligatoire que depuis le 1er janvier 2011 pour toute mise en vente ou en location d’un bien immobilier (et il devra désormais figurer sur toutes les annonces à partir de 2022). Ça vous étonne ? Pourtant, cet impératif est tout simplement né de la prise de conscience récente des répercussions néfastes qu’ont notre conso d’énergie et notre propre rejet en masse de gaz à effet de serre sur le climat.
Eh oui, les avions ne sont pas les seuls à consommer de l’énergie et les vaches n’ont pas le monopole des émissions de gaz à effet de serre ! Notre habitat joue, lui aussi, un rôle majeur dans cet impact négatif sur la santé de la planète. D’où l’importance de disposer d’un barème énergétique sur lequel s’appuyer (merci le GES et la classe énergie pour appartement et maison). Non seulement ce barème permet de se préparer psychologiquement à l’addition (sucrée-salée) à payer sur les futures factures, mais surtout, il permet d’anticiper d’éventuelles améliorations de façon à consommer / rejeter moins et mieux !
Parce que si le gaz à effet de serre naturel n’a rien de mauvais…
Concernant le gaz à effet de serre, il convient de rappeler qu’il s’agit tout de même, à la base, d’un phénomène naturel dépourvu de mauvaises intentions. Son but : réchauffer la terre, au même titre qu’une serre de jardin pour que celle-ci conserve une température moyenne suffisante pour que l’on puisse y vivre. Car sans ce phénomène, la température de la planète atteindrait les températures moyennes de -19 °C au lieu des 15°C actuels*…
À savoir que le composant gazeux majoritaire de cette manifestation naturelle n’est autre que la vapeur d’eau. S’y ajoutent le CO2 (dioxyde de carbone) qui augmente en cas de catastrophe naturelle (éruption volcanique par exemple), le méthane qui provient notamment des marécages, l’ozone qui absorbe les rayons UV du soleil et le protoxyde d’azote, émis par les sols. Une jolie liste qui contribue à obtenir un bel équilibre… à moins que chacun d’eux ne soit démultiplié, ce qui nous contraint à dire adieu au monde des Bisounours ;(…
…son surplus lié à la pollution a déséquilibré le système ! ⚠
Activité humaine, ère industrielle… Aujourd’hui, la quantité de GES produits par la pollution et la société de consommation a créé un excédent d’effet de serre. Et c’est bien là le problème, puisque c’est ce surplus de concentration dans l’atmosphère qui est responsable du réchauffement climatique et du dérèglement du système naturel.
Pour inverser cette tendance, l’idée est d’aller vers des logements moins énergivores. Et pour tendre vers des logements moins énergivores, eh bien, il faut pouvoir disposer d’un système de notation auquel se fier. C’est ainsi qu’on en revient à la classe énergie et au GES figurant sur le Diagnostic de Performance Énergétique !
On a encore du boulot pour être abonnés aux A (mais on y croit !)?
C’est un fait, on a tout intérêt à privilégier les logements de classe A ou B pour leur fonctionnement plus respectueux de la planète. Mais voilà, malgré le boom des énergies renouvelables, ces habitats restent encore minoritaires.
Dommage, car les maisons dites passives ont vraiment tout pour elles : optimisation thermique d’excellence, équipements de choix (pompe à chaleur, panneaux solaires…), isolation au top niveau et bonne exposition des fenêtres en amont. De quoi assurer une conso d’énergie et des rejets de gaz à effet de serre tout à fait raisonnables !
Alors, certes, les classes C et D qui sont synonymes de performances standards restent les plus courantes, mais cela ne tient qu’à chacun de faire bouger les choses ;). Après tout, entre un petit D et un petit B au niveau de la classe énergie et GES pour maison, il n’y a qu’un pas, et ce pas s’appelle travaux de rénovation, d’isolation ou changement de chauffage. Sachant qu’il existe aujourd’hui de nombreuses aides pour franchir le pas, pourquoi ne pas combler cette carence et améliorer la performance énergie de votre home sweet home ? Vous en serez les premiers bénéficiaires qu’il s’agisse d’y habiter, de vendre ou de louer !
En effet, le prix sur la facture énergie, la vente ou le loyer se fera forcément sentir. En voilà un bon retour sur investissement !
Quant aux habitats notés en G, est-ce vraiment nécessaire d’en parler ? À vrai dire, ils ont clairement besoin d’une reconstruction de fond en comble tant les rejets GES sont élevés pour être optimaux, alors, à quoi bon…
Comment réduire ses émissions GES ?⬇
Grâce aux énergies renouvelables?
Il y a mieux dans la vie que les énergies fossiles puisqu’il existe les énergies renouvelables ! Soleil ou vent : ces ressources naturelles sont inépuisables, gratuites et pèsent moins chères à l’usage sur la facture énergie. Si bien qu’un chauffage fonctionnant grâce à une pompe à chaleur ou des panneaux photovoltaïques, c’est positif pour la planète, mais aussi pour votre porte-monnaie. Oui, l’investissement de départ pour l’achat de l’équipement et son installation est onéreux, mais sur le long terme, vous avez tout à y gagner !
Grâce à des travaux d’isolation ?
Envisager des travaux d’isolation thermique par le toit, par le plancher ou côté façade, est l’une des clés pour consommer moins d’énergie. Parce qu’un habitat bien isolé ne laisse pas fuir la chaleur et permet ainsi d’obtenir un confort égal en chauffant moins. Adieu les déperditions énergétiques, souvent en cause d’une mauvaise notation côté classe énergie et GES. Go, go, go ! Il est temps de passer le cap.
Grâce à de bons réflexes quotidiens ?
Si vous pensez que les travaux de grande envergure sont les seuls à avoir un rôle majeur sur la conso de l’habitat et ses émissions de GES, détrompez-vous ! Même les petits gestes peuvent avoir de grands impacts. C’est l’effet papillon de la maison ! Grosso modo, autant vous abonner aux éco-gestes : débranchez systématiquement les appareils multimédias quand vous ne les utilisez pas, lancez le lave-vaisselle et le lave-linge uniquement lorsqu’ils sont pleins, préférez les lavages économiques et chauffez votre home sweet home de façon consciente et responsable. Et pour finir, ayez à l’esprit qu’un degré de moins suffit à faire baisser la facture de 7% ! Alors, ça vaut le coup de prendre les bons réflexes ;).
*Source : MeteoFrance