Quand l’hiver est là et que les factures d’énergie grimpent, un petit « remontant » n’est jamais de trop. Pour les 5,6 millions de Français les plus démunis*, cette aide s’appelle le chèque énergie. Vous connaissez déjà le principe ? Parfait. Mais quid de l’évolution de son montant pour 2024 et de son impact sur les bénéficiaires ? On vous éclaire !
C’est quoi le chèque énergie ?
Une aide sous condition de ressources…
Le chèque énergie est une aide nominative pour le paiement des factures d’énergie (et de certains travaux énergétiques) qui est attribuée sous conditions de ressources.
Autrement dit : en fonction des revenus du ménage et de sa composition.
Euh… Ménage, comme foyer ? Ou ménage comme individu ? No stress, on précise le concept juste après⬇.
… et du « ménage »
Ici on ne parle pas de ménage au sens balai & serpillère. Un ménage dans le cas du chèque énergie, cela désigne le nombre de personnes vivant sous le même toit. Pour l’attribution du chèque énergie, ça compte !
On parle ainsi d’unités de consommation (UC). Les mêmes qui permettent le calcul pour considérer la fameuse éligibilité, selon une règle bien précise** :
- La première personne du ménage compte pour 1 UC
- La deuxième pour 0,5 UC
- Les suivantes pour 0,3 UC
NB : ces valeurs sont réduites de moitié pour les enfants mineurs en résidence alternée au domicile de chacun des parents.
1 dispositif, 3 critères d’éligibilité
On vient de voir l’une des conditions d’attribution du chèque énergie (la composition du ménage), mais ce n’est pas la seule ! En tout, il y en a trois, que voici, que voilà.
1. La déclaration de revenus
Avoir déclaré vos revenus auprès du service des impôts (sans blague). Faut dire que sans ça, même si votre revenu fiscal de réf’ est inférieur au seuil requis, ça ne marchera pas pour recevoir votre chèque dans votre boîte aux lettres.
2. La taxe d’habitation
Vivre dans un logement imposable à la taxe d’habitation. Eh ouais, même si vous en êtes exonéré !
3. Le plafond de ressources
Ne pas dépasser un certain montant de ressources en fonction de vos revenus et de la composition de votre ménage. C’est ce qu’on appelle le « revenu fiscal de référence par unité de consommation » (et là, on vous renvoie tout simplement au paragraphe précédent pour éviter de radoter).
Si vous avez un doute sur votre éligibilité, on a un article dédié et il existe un simulateur « officiel ».
Le cacul du montant du chèque énergie démystifié : comment ça marche ?
Il suffit simplement de repartir des infos partagées juste au-dessus.
Pour calculer le montant qui vous permettra d’avoir (ou pas) le chèque énergie, il faut diviser votre revenu fiscal de référence (RFR) par le nombre d’unités de consommation du ménage (UC).
Quel est le plafond pour y avoir droit ?
Le montant maximum pour bénéficier du chèque énergie est fixé à 11 000 €.
En dessous, c’est bon ! Au-dessus, cela signifie que soit le montant de vos revenus, soit le nombre d’habitants de votre foyer (soit les deux 😉 )ne vous permet pas de bénéficier du chèque énergie.
Ce qui a changé en 2023 et ce qui vous attend pour 2024
On en vient donc à l’évolution du montant du chèque énergie.
La fin des chèques exceptionnels
Depuis 2023, les chèques exceptionnels, comme c’était le cas en 2022, c’est fini.
Le Covid est loin derrière nous et on semble voir le bout de la crise énergétique dans le sens où la tendance est à la baisse sur le marché du gaz après un pic en 2022.
Ainsi, ce sont les chèques énergie « classiques » qui ont été envoyés entre le 21 avril et le 30 mai 2023 au domicile des 20% de foyers les plus modestes. Ça fait quand même 5,6 millions de ménages concernés !
Un montant inchangé pour le chèque énergie « classique »
Les prix de l’énergie n’en restent pas moins élevés ; sans compter que certaines taxes repartent à la hausse et alourdissent les factures.
L’État a donc pour l’instant choisi de maintenir le chèque énergie. Une façon de continuer de soulager les foyers aux plus petits revenus.
Le dispositif reste donc d’actualité, et c’est ça le principal !
Quant à son montant, il reste identique, avec une moyenne 200 € oscillant toujours entre 48 € et 277 € pour aider les familles à faire face à l’inflation des prix de l’énergie.
Et pour le barème exact, rendez-vous dans 10 ans juste après 👇.
Le barème pour s’y retrouver dans les montants maximums !
Jetons un coup d’œil sur le montant du chèque énergie selon la composition du foyer.
Voici ce que donne les fourchettes entre l’aide la plus basse (avec un revenu fiscal de référence par unité de conso – ou RFR/UC – allant de 7850 € à 11 000 €) et l’aide la plus haute (avec un RFR/UC inférieur à 5700 €) :
- De 48 € à 194 € 1 personne (1 UC)
- De 63 € à 240€ pour 2 personnes (1 UC + 0,5 UC) selon les mêmes critères
- De 76 à 277 € pour 3 personnes et plus (1 UC + 0,5 UC + O,3 UC pour chaque personne supplémentaire) !
Bref, mieux vaut maîtriser ses tables de multiplication !
Ou alors se référer au tableau ci-dessous :
Exemples de montant selon la composition du foyer et les revenus
Scénario 1 : un couple avec 2 enfants
Leur revenu fiscal de référence : 20 000 €.
Leur unité de conso : 2,1 UC.
1. Ce couple a-t-il droit au chèque énergie ? OUI
Côté calcul pour le droit (ou pas) au chèque énergie, on a : 20 000 / 2,1 = 9 523 €.
Et comme 9 523 € ça reste bien en-dessous du seuil de 11 000 €, condition sine qua non pour en être bénéficiaire, ce fameux couple avec deux enfants a bel et bien droit au chèque énergie.
2. Combien va-t-il toucher ? 76 €
Quant au montant de celui-ci, il sera de 76 €.
Si on se réfère au tableau, le RFR (revenu fiscal de référence) est compris entre 7 700 euros et 10 800 euros et l’UC (Unité de conso) est supérieur à 2 !
Scénario 2 : un(e) célib’ avec 5 enfants
Revenu fiscal de référence : 18 000 €.
L’unité de conso : 2,4 UC.
1. Cette personne a-t-elle droit au chèque énergie ? OUI
Ce qui donne, pour le calcul : 18 000 / 2,4 UC : 7 500 €. Vous nous suivez toujours ? Parfait. Dans ce cas, vous l’avez sûrement compris, on se situe, là encore en-dessous du seuil requis pour pouvoir prétendre au chèque énergie.
2. Combien va-t-elle toucher ? 126 €
Côté montant, ça fera 126 € d’aide versée au printemps !
Scénario 3 : un couple sans enfant
Allez, un dernier exemple pour la route avec un revenu fiscal de référence de 30 000 € pour ce couple dont l’unité de conso est ici de 1,5 UC.
1. Ce couple a-t-il droit au chèque énergie ? NON
Reste à faire le calcul (30 000 / 1,5 = 20 000 €) pour admettre qu’on est ici hors critère, puisque le seuil de 11 000 € a été dépassé !
Pas de chèque en perspective, donc.
Un petit historique du montant du chèque énergie (pour les passionnés 😁)
Pour éclairer l’évolution du montant du chèque énergie sur 2023-2024, ça peut servir de se refaire l’histoire depuis le début. Et hop, flashback en 2018, première année de la frise chronologique de cette aide devenue rapidement populaire.
2018, l’année où tout a commencé
À l’époque, le dispositif mis en place par le Ministère de la Transition écologique visait à remplacer les tarifs sociaux de l’énergie en vigueur. Sa mission : aider les Français à faible revenu à payer leurs factures d’énergie (élec’ ou gaz), mais aussi à acheter du combustible (bois, fioul), ou même à financer certains travaux de rénovation énergétique.
Si vous hésiter concernant l’utilisation de votre chèque énergie, on a un article qui en parle pour vous aider à faire votre choix.
Versé une fois par an au printemps, ce réconfort financier était initialement fixé à 150 euros en moyenne (avec une aide s’échelonnant entre 48 et 227 €) et concernait 4 millions de foyers***.
Et devinez quoi ? Depuis, il a augmenté progressivement pour mieux répondre aux besoins des ménages (les fameux) face à des prix de l’énergie qui augmentent plus souvent qu’ils ne baissent.
Ainsi, en 2019, le montant du chèque énergie est upgradé de 50 € pour atteindre une moyenne de 200 €. Ce qui donne une aide plus généreuse aux bénéficiaires allant de 7 à 77 ans 48 à 277 € par an.
Puis il y a eu le Covid et une aide renforcée ✊
S’en suivent alors les années 2020 – 2021. Ça vous rappelle quelque chose ? Le Covid par exemple (totalement au hasard) ? Bien.
Alors pour rafraîchir encore plus votre mémoire, à côté des bad memories liés à cette période sombre où on vivait masqués, confinés et angoissés #😷😦🤯, après la levée des restrictions, les prix de l’énergie avaient aussi massivement grimpé.
De quoi finir de plomber notre moral (et notre porte-monnaie, déjà au chômage partiel).
Réponse de l’État pour protéger le pouvoir d’achat – ou au moins, la capacité de paiement des factures – des ménages les plus modestes :
- Rehausser le plafond d’éligibilité de 100 € pour englober davantage de ménages
- Proposer un chèque énergie exceptionnel de 100€ en décembre 2021 🙌.
- Élargir son attribution aux personnes résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), en établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA), en résidence autonomie et en établissement et unité de soins longue durée (ESLD et USLD).
Et 2022, la suite de la crise énergétique et ses deux (oui deux !) aides bonus
En 2022, la conflit Russie – Ukraine n’arrange pas la situation, déjà bien corsée comme vous l’avez compris. La flambée des prix de l’énergie est donc à son summum (enfin, c’est ce qu’on croit). Là encore, le chèque énergie reste debout. Mieux encore, il renforce son équipe de nouveaux alliés, ce qui donne :
Un chèque énergie exceptionnel supplémentaire adressé automatiquement à 12 millions de ménages entre mi-décembre 2022 et début février 2023. Pour info, 12 millions, c’est 40% des foyers les plus modestes – soit un ménage sur trois !!
Côté montant, le chèque en question était de :
- 200 euros pour ceux qui sont déjà abonnés au chèque énergie classique et pour lesquels le revenu fiscal de référence annuel par unité de consommation est inférieur à 10 800 €.
- 100 euros pour les autres (avec un revenu fiscal de référence annuel par unité de consommation compris entre 10 800 € et 17 400 €).
Le gouvernement sort également de son chapeau 2 chèques exceptionnels additionnels, cumulables avec les autres, accessibles sur demande et selon éligibilité fin 2022 – début 2023 pour aider à payer les factures de bois et de fioul !
Et après ?
Le chèque énergie est-il temporaire ? Sera-t-il revu à la baisse ou voué à disparaître ? Honnêtement, on ne sait pas encore de quoi l’avenir sera fait. Alors en attendant, on peut déjà imaginer quelques pistes de réflexion sur l’évolution du chèque énergie entre l’impact qu’il a aujourd’hui et celui qu’il aura (ou non) demain.
Compter sur le chèque énergie… mais pas que !
Quand les prix de l’énergie grimpent plus vite que nos propres revenus, surtout si ces derniers sont déjà un peu justes, forcément, ça pose problème. C’est là tout l’intérêt du chèque énergie : aider à payer les factures.
Ceci dit, trouver des solutions pour diminuer au maximum sa conso d’énergie, ça aide aussi.
On vous propose de regarder de près d’autres alternatives permettant d’alléger le fardeau de factures trop lourdes.
Les autres pistes pour adoucir la facture sur le long terme
Gardez à l’esprit que le chèque énergie peut être cumulé avec l’aide Ma Prime Rénov, une aide bien utile pour réaliser des travaux énergétiques chez soi.
Installer un équipement performant du type pompe à chaleur est aussi une bonne façon de réduire ses coûts de l’énergie, ça vaut le coup de se poser la question… 🤔
Le plan B en parallèle des travaux (ou des non-travaux) ? Se tourner vers l’autre valeur sûre pour dompter autant que possible les envolées de la facture d’énergie : programmer son chauffage pour ne chauffer « que » lorsque c’est vraiment nécessaire (donc éviter de chauffer dans le vide par exemple, quand vous n’êtes pas chez vous). Au fait, vous connaissez la Station Sowee ? En équipant vos radiateurs vous pouvez économiser jusqu’à 25%****. Eh ouais !
Et puis vous pouvez aussi user et abuser des éco-gestes en tout genre pour réduire au maximum les coûts.
Ne vous y trompez pas, certaines petites habitudes ont de grands effets à la longue. La preuve avec notre puit d’idées, à découvrir ici !
*Source : Service public
**Source : Ministère de l’économie
***Source : Ministère de l’économie
****25% d’économies d’énergie : Économies estimées sur la base de modèles thermiques dynamiques en prenant comme référence un logement chauffé à 20°C en permanence, non équipé de programmation de chauffage ni de détection de fenêtres ouvertes et ne disposant pas d’un suivi des consommations d’énergie en temps réel. Selon la structure du logement, sa localisation, son niveau d’isolation et les habitudes de vie, la Station Sowee permet des économies d’énergie jusqu’à 25% pour un chauffage individuel électrique et jusqu’à 20% pour un chauffage individuel gaz. Plus de détails ici