Comme beaucoup de monde, vous passez une bonne partie de vos journées devant un écran d’ordinateur. Mais laissez-nous deviner… ce n’est pas pour autant que vous savez combien cela représente en électricité, pas vrai 😉 ? Eh bien, sachez que ce montant n’est pas négligeable dans la facture élec’. Rassurez-vous, on a quelques réflexes simples et intuitifs à vous partager pour limiter la consommation de votre ordinateur… qui est aussi gourmande qu’elle est discrète.
Cher PC (ou Mac) : combien consommes-tu au juste ?
Jusqu’à… 100€ d’électricité par an !
Prendre l’avion, consommer de la viande ou voyager sur un yacht (classique, hein) : on le sait, ça consomme beaucoup (trop) d’énergie… et ça ne fait pas du bien à l’environnement. Par contre, quand on navigue dans le monde des Internets et qu’on envoie deux, trois (fournées de) mails par-ci par-là, on oublie l’impact énergétique provoqué par notre deuxième objet de compagnie préféré, juste derrière le smartphone, à savoir, l’ordinateur ! Et pourtant…
Côté fabrication, ça commençait déjà mal : 588 kg de matières premières sont utilisés pour fabriquer un PC de 2 kg, ce qui génère 114 kg de CO2* (sur les 156 émis durant son cycle de vie).
Quant à l’usage, un PC peut coûter à lui seul jusqu’à 100 euros d’électricité par an** s’il est allumé toute l’année, H24. Certes, c’est peu comparé à la conso d’un jet privé, mais vous et votre facture élec’ en conviendrez, pour un appareil d’intérieur, le bilan n’est pas si innocent qu’on pourrait le penser !
Hum… Mais comment ça se fait ?
Si vous avez déjà essayer de faire le décompte de vos interactions avec un ordi, ne serait-ce que pendant une journée, vous savez. Vous savez que vous êtes quasiment greffé à cet appareil qui consomme donc quasiment toute la journée.
Car on s’en sert aussi bien pour la vie pro que pour la vie perso. Nous croulons sous le poids des mails, des données échangées, des vidéos en streaming (le plus souvent) et des échanges sur les réseaux sociaux. Bref, ça y va côté bande passante ! Et qui mieux que des chiffres pour avancer ce constat ? Savez-vous par exemple que :
- 10 % de la conso élec’ française est liée aux services numériques* ?
- 1 simple donnée numérique (un mail, une requête web…) parcourt 15 000 km* ?
- 1 mail avec pièce jointe pèse 35 g de CO2* ?
- 10 à 12 milliards de mails sont échangés en une heure dans le monde (hors spam)* ?
Waouh. Vous l’avez compris, l’ordinateur et sa troupe d’amis incarnent un système d’échanges… qui consomme beaucoup d’énergie. Mais comme on ne peut plus s’en passer, il va bien falloir trouver des moyens plus économes de cohabiter. C’est d’ailleurs (aussi) l’enjeu de cet article ;).
La consommation d’un ordinateur : ça varie selon le profil
Les ordis portables sont-ils (vraiment) moins gourmands que les postes fixes ?
Que vous soyez face à un poste fixe ou à un ordi portable pour travailler, ça ne change rien pour vous (en tout cas, c’est ce que vous croyez). C’est vrai, vous avez accès aux mêmes dossiers, vous assistez aux mêmes visios avec vos (mêmes) collègues et vous téléchargez les mêmes applications. C’est donc bien du pareil au même ? Pas tout à fait.
Il est difficile de donner un chiffre de consommation moyenne pour un ordinateur portable tant cela peut varier en fonction de la puissance de l’appareil. Mais il faut savoir que dans tous les cas, la conso électrique d’un ordi de bureau sera bien plus élevée. Un poste fixe peut consommer entre 50 % à 80 % d’énergie en plus** par rapport à la conso d’un ordinateur portable !
La raison d’un tel gap ? Les appareils mobiles ont été pensés pour optimiser l’autonomie des batteries. Donc à la question « est-ce qu’un ordinateur de bureau consomme beaucoup d’électricité ? » la réponse est : oui !
Ceci dit, il y a un revers de la médaille puisque lesdites batteries alourdissent le bilan carbone des appareils concernés durant leur cycle de vie… Du coup, on obtient 156 kg de CO2 pour un ordi portable contre 169 kg de CO2 pour les postes fixes. L’écart s’est nettement resserré… mais c’est toujours moins pour les appareils mobiles !
L’ordinateur pour gamer : une catégorie à part… tant il est énergivore !
Plus il y a d’activités sur un PC, plus celui-ci consomme de l’électricité alors vous imaginez la consommation dans le cas d’un ordinateur pour gamer ? More is more quoi. C’est d’autant plus le cas lorsqu’on parle de téléchargements, de fichiers lourds, de jeux d’animation et du coup, de stockage important sur des serveurs !
Geeks et gamers, on ne vous dit pas d’arrêter de jouer aux jeux vidéos, mais en revanche, certains réflexes sont les bienvenus pour limiter la conso élec’ de votre ordi 🤓.
Pensez par exemple à stocker vos données sur des périphériques externes pour désengorger les data centers ou à faire appel à une plateforme unique pour limiter les allers-retours entre les différents serveurs. Vous le faites déjà ? Super.
Veillez aussi à supprimer régulièrement les fichiers et jeux dont vous n’avez plus besoin et surtout, éteignez votre ordi quand vous ne jouez pas. Pourquoi on insiste sur ce dernier point ? Parce que ça compte !
Et si vous en doutez, gardez à l’esprit que les 91 % de l’énergie consommée par les consoles de jeux se fait en veille ou à l’arrêt. C’est énorme ! Alors, pour ne pas répercuter cette conso passive sur ordi, prenez le contre-pied en arrêtant définitivement les veilles. Deal ?
Le mode veille ? On ne l’aime que quand il est sur OFF !
Ordinateur en veille : attention, à la facture !
Le mode veille est le piège ultime pour surconsommer de l’électricité. Le fait que l’ordinateur consomme de l’énergie quand on l’utilise, soit. Mais qu’il en consomme alors qu’on n’est pas là et qu’il est inactif parce que personne ne s’en sert… quel gâchis !
Eh oui, la veille est comme l’eau qui dort : un courant résiduel élec’ continue d’y circuler, si bien qu’il faut s’en méfier. L’ADEME en parle mieux que nous puisqu’elle nous dit dans l’oreillette qu’un ordinateur en veille utilise entre 20 % et 40 % de l’équivalent de sa consommation en marche***. Un chiffre rabat-joie, on sait, mais qui a le mérite de nous inciter à faire bouger les lignes.
Car le problème, c’est à la fois l’utilisation à outrance du mode veille, mais aussi et surtout, la façon que celui-ci a d’invisibiliser la conso élec’. En effet, qui se méfie d’un ordi posé sur un coin de la table faisant sa sieste sans déranger qui que ce soit ? Personne. Si bien qu’il continue de consommer passivement, sans limite de temps.
Conseil numéro 1 : éteindre systématiquement l’ordi
L’énergie la moins chère est celle qu’on n’utilise pas, n’est-ce pas ? Du coup, dès que vous vous absentez de façon significative (ça veut dire au-delà d’une heure, pendant la pause déjeuner ou la sieste qui suit 😝), le réflexe à adopter d’urgence est d’éteindre systématiquement votre ordinateur. Point barre. Pas question de se contenter de rabattre l’écran et de filer en douce. Rappelez-vous : éteindre votre PC est la meilleure façon de réduire la consommation électrique qu’il génère !
Conseil numéro 2 : débrancher son PC
Débrancher son ordinateur une fois qu’il est chargé est l’autre façon d’en venir à bout du mode veille. En effet, un ordinateur éteint (en apparence…), et qui reste branché à une prise de courant, continue en réalité à consommer ; moins qu’en cas d’utilisation mais cela représente tout de même environ 70 Wh par jour.
Le must ? S’équiper d’une multiprise à interrupteurs. Économique et efficace, cette solution permet de couper le système en un clic sans systématiquement retirer l’alimentation de la prise élec’. Vous pouvez ainsi faire d’une pierre, non pas deux, mais plusieurs coups en branchant tous les équipements périphériques du PC à la même multiprise : imprimante, hauts parleurs, chargeur, écran… De quoi en finir avec la conso muette ou cachée (mais bien réelle) du pôle informatique !
Sans oublier le Wi-Fi qui grignote, lui aussi, inutilement de l’énergie durant la nuit. Allumé 24h/24 avec son boîtier TV, il consomme l’équivalent de 7 ordinateurs portables 15 pouces utilisés 8h par jour sur une année*.
Clairement, mieux vaut prendre le réflexe de le passer hors tension avant d’aller se coucher pour faire des économies. Ça fera jusqu’à 25% en moins de ce qu’il grignote habituellement****. Attention toutefois, de nombreuses applications de sécurité (alarmes, alertes incendies, etc) fonctionnent peut-être grâce au Wi-Fi donc économiser, oui, mais pas au détriment de votre sécurité !
Conseil numéro 3 : paramétrer les veilles en mode éco
Même si le but est bien de traquer les veilles jusqu’à les faire disparaître, pensez à paramétrer celles-ci en mode “économie d’énergie” pour les fois où vous feriez une impasse ;). Et si vous avez tendance à confondre écran d’attente animé et mode veille, sachez que ce sont deux choses bien distinctes. Eh oui, le fameux écran d’attente qui voit défiler photos, jeux de lumière ou autre animation fun, n’est qu’une fausse illusion sur la quête d’économies d’énergie. Alors, autant s’en passer !
Et si on calmait le jeu ?
Prendre conscience des effets indésirables du numérique sur la facture élec’ (et sur la planète), ça motive à adopter des éco-gestes tout doux pour la consommation d’énergie sur ordinateur. Justement, pourquoi ne pas commencer par connaître l’empreinte carbone de vos usages numériques ?
Si votre facture d’énergie n’est pas encore dotée d’une ligne dédiée au matériel informatique pour que ce montant soit plus apparent, en revanche, vous pouvez utiliser le calculateur en ligne gratuit de l’ADEME, disponible ici. De quoi mesurer l’empreinte carbone générée par vos échanges de mails, réunions Teams et visionnage de séries Netflix !
Après tout, évaluer le poids de votre conso est le premier pas pour adapter vos pratiques informatiques et vous diriger autant que possible vers une conso durable et responsable :).
Quels sont les appareils qui consomment le plus d’électricité ?
Ici on parle de la consommation d’un ordinateur mais, au passage, si vous vous demandez quels sont les appareils les plus gloutons en énergie chez vous, on y a consacré un article entier. Découvrez-vite le classement des bons et des mauvais élèves en matière d’énergie !
Par ici les bons réflexes à adopter
Il existe pleeeeein de moyens efficaces et simplissimes de réduire la consommation de votre ordinateur. Pour n’en citer que quelques-uns, voici de quoi vous inspirer :
- Réduisez le nombre de clics quand vous déambulez sur le Web. L’idéal ? Créer des favoris et taper directement l’adresse du site dans la barre de navigation pour aller droit au but. Ça limite les recherches… et donc la conso élec’.
- Fermez les onglets dont vous n’avez plus besoin plutôt que de les laisser ouverts dans le vent.
- Triez régulièrement votre messagerie et désabonnez-vous des newsletters inutiles (oui, on le sait, il y en a un paquet) !
- Limitez le nombre de destinataires et le poids des pièces jointes (droit au but on a dit). Pensez aussi à utiliser les sites de dépôt temporaire tels que WeTransfer ou Smash, ça aide à alléger le stockage !
- Supprimez régulièrement les cookies et l’historique de navigation.
- Appliquez des paramétrages éco : réduisez la luminosité de l’écran, désactivez les options de connectivité dont vous n’avez pas besoin (Bluetooth, 4G…)
- Et surtout… conservez ce rythme pour en perpétuer les bons effets sur la durée 😉
Réparer et entretenir son PC plutôt que de le changer
Autre façon d’aller vers plus de sobriété et de freiner les élans d’achats compulsifs ? Bien entretenir son ordi pour le faire vivre longtemps. Mises à jour régulières, suppression des programmes inutiles, tri régulier, extinction des feux tous les soirs… Les façons de le chouchouter sont nombreuses.
Et en cas de pépin, préférez le réparer plutôt que de lui trouver vite un remplaçant. Votre porte-monnaie et la planète vous diront merci. Eh oui, un PC qui passe de 2 à 4 ans d’usage améliore de 50% son empreinte carbone… ;).
*Source : ADEME, En route vers la sobriété numérique
**Source : ADEME
***Source : ADEME, Matériel informatique, place à la sobriété
****Source : ADEME, Réduire sa consommation d’électricité