Se lever, prendre un café, programmer le lave-vaisselle, filer en douce, travailler devant son ordi, réchauffer un plat, travailler encore, rentrer, cuisiner, allumer la télé, sécher du linge, se coucher et… rebelotte. Si on vous dit de chercher l’erreur, c’est pas dans le programme de la journée qu’il faut fouiller.
Mais plutôt dans tous les temps morts où l’ordi, la cafetière, l’imprimante, le sèche-linge et les autres équipements du quotidien grignotent de l’électricité… alors qu’ils ne sont même pas utilisés. Juste parce qu’ils restent branchés au courant ! Vous imaginez ?
À la longue, ça vous coûte cher cette histoire. La bonne nouvelle c’est qu’il existe désormais des normes pour limiter la conso en veille des appareils. On fait le point ?
Le mode veille, en 3 piqûres de rappel 💉
▶ Petite conso (invisible) deviendra (vite) grande
Le mode veille, c’est un peu comme un faux ami. On dirait que l’appareil est éteint mais non ! Il est plutôt en pause.
Télé, ordi, bouilloire, grille-pain ou enceinte sont ainsi mis sur la touche de façon temporaire, jusqu’à ce qu’on ait besoin de les solliciter à nouveau.
Sauf que… tant qu’ils restent branchés à une prise, ils consomment RÉELLEMENT de l’électricité. Certes, pas autant que lorsqu’ils sont en pleine action (quoi que… pour les consoles de jeu, on verra que c’est l’inverse !).
▶ Est-ce vraiment utile ce mode veille ?
À bien y réfléchir, mettre en veilleuse le petit électroménager, les appareils de cuisson et l’équipement informatique, ça ne paraît pas… vital.
Surtout si on sait que la majorité des appareils conservent leurs paramétrages après plusieurs jours totalement déconnectés. L’excuse de s’épargner une reprogrammation intégrale ne tient donc pas.
Pour le pôle audiovisuel, ça se discute. Car si la télé reste en veille, c’est pour pouvoir être rallumée à tout moment, en un clic. Disons que c’est plus pratique, mais est-ce que ça justifie vraiment de la laisse branchée jour ET nuit, y compris aux heures où personne dans le foyer ne regarde ni films ou ni séries ?
En revanche, pour les gros équipements du type lave-vaisselle ou lave-linge, le mode veille est une vraie nécessité puisque sa présence permet à l’appareil de continuer à détecter une fuite d’eau par exemple. C’est pas rien !
La conso élec’ en veille, ça donne quoi en chiffres ?
75% de la conso du matériel informatique a lieu, tenez-vous bien, en période d’inactivité**.
La faute à un fonctionnement en réseau destiné à assurer des fonctions de communication. Ça incite carrément à mettre les bouchées doubles pour éliminer l’impact du mode veille !
Pire, 91% de l’énergie consommée par une console de jeu se fait en veille ou à l’arrêt**. Comment c’est possible ? À cause de tout ce qui se passe pendant son sommeil : mises à jour automatiques, téléchargements, reprise de partie… Le piège ultime quoi.
Un ordinateur portable en veille consomme l’équivalent de 20 à 40 % de sa conso en fonctionnement**. Et s’il est éteint mais qu’il reste branché (encore une erreur de débutant), il continue de consommer 70 Wh par jour en moyenne. Raison de plus de devenir expert pour mettre les veilles à l’amende ! Surtout quand la journée de travail se passe devant un écran.
Un coût évalué à 100 euros par an et qui peut monter à 15% de la facture
Les appareils en veille grignotent suffisamment pour représenter (hors chauffage et eau chaude), un butin de plus de 100 € / an*.
C’est-à-dire qu’en additionnant toutes les veilles cachées, leur consommation d’électricité couvrent jusqu’à 15 % de la facture élec’ à la maison*. (Au passage, c’est tout l’intérêt de suivre sa conso pour ne pas rater ce genre d’infos ;)).
Ça commence à peser vraiment trop pour des appareils qu’on n’utilise pas, vous ne croyez pas ? Et ce n’est que l’impact sur le portefeuille. Car pour la planète aussi, ça n’a pas de sens tout ce gaspi d’énergie…
Des appareils qui consomment moins mais de plus en plus nombreux chez nous 🫣
▶ 2009 : première réglementation pour limiter la puissance
Go, c’est parti pour regarder dans le rétro. On est en 2009, et la première réglementation pour les appareils élec’ voit le jour. Objectif : imposer un mode de faible puissance après un certain laps de temps sans utilisation. Le mode veille est encadré quoi.
Le temps passant, comme les objets connectés explosent et qu’ils consomment plus d’énergie en veille, la loi est mise à jour. On est en 2013 quand elle est à nouveau révisée pour tenir compte des évolutions technologiques et élargir le champ d’actions d’un règlement existant.
De fil en aiguille, on arrive à 2023, dont les nouvelles normes (et améliorations) vont être détaillées plus bas…
▶ Mais plus d’une centaine d’appareils à la maison
Pendant que le mode veille fait des efforts, la maison se remplit de toujours plus d’appareils électriques… et connectés. Pour la quantité, on parle quand même d’une centaine d’appareils élec’ à la maison*. Oui, oui, on peut le dire comme ça : c’est… TITANESQUE.
Résultat : malgré tous les progrès insufflés par la loi, les effets sont mitigés sur la facture en fin de mois.
Une chose est sûre, de meilleurs réflexes doivent être adoptés en parallèle des nouvelles normes pour la veille des appareils. Débrancher plus, ça marche mieux si on achète moins.
Nouvelle réglementation 2023 : un petit pas pour le mode veille, un grand pas pour la conso d’élec’
▶ Réduire l’impact des veilles cachées… à la source !
Et si on faisait basculer toute la charge mentale qui pèse sur les épaules des consommateurs… sur celle des fabricants ?
Actuellement, les équipements sont composés d’un transformateur branché en continu, permettant au courant résiduel de continuer à y circuler même s’ils sont éteints (sans parler des appareils qui font la paire avec un chargeur, lui aussi mangeur d’électricité dès lors qu’il est connecté à une prise, sans rien au bout du fil).
Pour se la jouer plus économes, TOUS ces appareils se doivent d’être mieux paramétrés en amont, c’est-à-dire… dès leur construction.
Bonne nouvelle, c’est précisément ce que visent les nouvelles normes en vigueur. On y est 🙌.
▶ Que disent les nouvelles normes des appareils en veille au juste ?
De nouvelles règles s’appliquent désormais à tous les fabricants qui souhaitent commercialiser des produits consommant de l’électricité en mode veille ou éteints au sein de l’UE.
Parmi les exigences de la toute dernière loi adoptée par la Commission européenne, qui date du 17 avril 2023, on trouve :
- Réduire la conso d’énergie des appareils tels que les lave-linges, les téléviseurs et les consoles de jeux vidéo portatives en y incluant les appareils dotés d’une alimentation électrique externe à basse tension (routeurs Wi-Fi, modems et enceintes sans fil).
- À partir de 2025 : pas plus de 0,5 Watt (ou 0,8 Watt pour les appareils en mode veille qui affichent leurs informations ou leur statut).
Et dès 2027 : le seuil sera abaissé à 0,3 Watts. - Pour les appareils connectés à Internet ou à des réseaux de données, toujours à partir de 2027, ils ne devront pas consommer plus de 2 à 7 Watts (selon le produit) lorsqu’ils sont en veille !
Pour la suite, notre petit doigt nous dit que les prochaines évolutions incluront plus d’infos autour du mode veille (laps de temps pour passer à l’arrêt, conso d’énergie du mode veille) pour les usagers.
▶ Le fabuleux destin du mode veille…
L’objectif de cette nouvelle réglementation ? Réduire le coût des veilles pour parvenir à de futures économies d’énergie annuelles à 4 TWh d’ici à horizon 2030***.
Et en matière d’empreinte carbone, ça revient à une réduc’ annuelle de 1,36 million de tonnes de CO2 ! Pour une conso d’appareils qui ne font que dormir, c’est beaucoup.
Bien entendu, la facture d’énergie n’est pas en reste puisque les économies du côté des consommateurs devraient atteindre, au global, 530 millions d’euros par an d’ici à 2030. Alors, on « like » ?
Ces bons réflexes pour réduire encore plus le coût des veilles cachées 🤏
▶ Vive les interrupteurs programmables…
Le soir, quand les habitants dorment, a priori, on peut éteindre la box TV et Wi-Fi. Sauf que vous n’avez pas trop envie d’ajouter la tournée des box à la tournée de fermeture/ouverture des volets ?
C’est tout simple, il suffit d’équiper la box et le boîtier TV avec des interrupteurs programmables et des systèmes coupe-veille !
En prime, zéro onde ne circulera pendant les heures de sommeil ;).
▶ … et les multiprises à interrupteur
Si vous cherchez une nouvelle passion, on en a une pour vous : les multiprises à interrupteur. C’est pas cher et tellement pratique pour économiser de l’électricité.
Avec elles, on coupe facilement la lampe de nuit, l’imprimante ou la machine à espressos. En un clic, c’est réglé.
En plus, avec ce petit bijou, c’est facile de brancher plusieurs appareils et de les éteindre (réellement) tous en même temps. Pratique !
Ceci dit, on veille (sans jeu de mots douteux hein) à bien éteindre certains appareils avant de les débrancher par multiprises interposées. Télé, chaîne Hi-Fi et autres pépites numériques supportent mal les coupures brutales !
Ah oui, et un dernier bon réflexe pour la route : rallumer d’abord la multiprise avant de les allumer à leur tour.
▶ Recharger les appareils de jour
Nos chers et tendres téléphones portables n’ont pas besoin d’autant d’heures de sommeil que nous pour être chargés à bloc !
Ce bon vieux réflexe qui consiste à les recharger à l’heure du coucher pour qu’ils affichent 100% de batterie au réveil, on évite. On dirait même plus : on arrête.
L’idéal ? Les brancher au courant de jour, ce qui permet de les débrancher (eux + leur chargeur) à la bonne heure : dès que la batterie est suffisamment rechargée.
On peut faire pareil pour l’ordi portable. Et pour les recharger tous deux moins souvent, la bonne idée, c’est de les paramétrer sur le mode « économie d’énergie ». Comme ça, adios, ciao, bye bye le gaspi d’énergie.
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*Source : Réduire sa facture d’électricité, ADEME
**Source : Matériel informatique, place à la sobriété, ADEME
***Source : Commission européenne
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