Qu’il semble looooin le temps où on se montrait fièrement nos passeports recouverts par des visas de pays lointains. Aujourd’hui, qui dit destination exotique, dit vol long-courrier, dit… terrible empreinte carbone. Idem quand on commande un bon gros steak saignant, on a conscience qu’au prochain repas, il faudra compenser par de la viande blanche voire une petite salade achetée en circuit court (pas celle qu’on achète sous plastique). Tous nos gestes du quotidien sont passés au filtre de cette fameuse empreinte carbone. Pour savoir de quoi il s’agit exactement et surtout comment calculer votre empreinte, c’est par ici !
Empreinte carbone : commençons par la définition
Si on veut la définition simple, elle tient en quelques mots : il s’agit de la quantité de CO2 émise par l’activité humaine.
Si on creuse un peu plus, que nous dit l’INSEE ? Au niveau national, il s’agit d la quantité de gaz à effet de serre émise par la conso de tous les ménages, des administrations publiques, des organismes à but non lucratif… y compris les investissements.
Cela signifie qu’on englobe :
- Toutes les consommations de biens et des services
- Mais aussi tout le cycle autour de ces consommations (la production, la distribution) et même l’importation, pas question d’invisibiliser ces consos-là, juste parce qu’elles ne répondent pas à la loi du sol.
Vous l’avez compris, les émissions liées au chauffage ou à l’utilisation de la voiture dont on vous parle souvent sur ce blog sont loin d’être les seules composantes de l’empreinte carbone.
La matière première, la fabrication, l’acheminement des produits et services consommés pour arriver jusqu’à nous et même leur recyclage (ou non) en fin de vie : c’est ce cycle entier qui entre dans le calcul. De quoi éviter toute impasse ou zone grise pour donner une vision beaucoup plus précise de notre taux de pollution. Tant pis si le résultat nous fait déchanter. Ça aura au moins le mérite de retirer le bandeau qu’on porte sur les yeux. Il est grand temps d’y voir clair !
Si on résume…
En une phrase, la définition de l’empreinte carbone représente la quantité de gaz à effet de serre convertie en équivalent de dioxyde de carbone générée par une population, un groupe, une organisation, une activité ou tout simplement, une personne. Tout dépend de l’angle qu’on choisit d’étudier en fait. Côté unité de mesure, ce qu’il faut savoir est que cette quantité est mesurée en tonnes de carbone. Voilou.
Un petit état des lieux, ça vous dit ? 🔍
Commençons par un rapide historique :
1997, c’est l’année à laquelle le protocole de Kyoto est signé. Sa mission : réduire entre 2008 et 2012, au moins 5% des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. La naissance de l’empreinte carbone ? En quelque sorte.
2015, soit 20 ans plus tard, place à l’Accord de Paris sur le climat. L’objectif de ce traité international : limiter la hausse des températures à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ça sent l’envie d’atténuer coûte que coûte le dérèglement climatique… Même si le chantier est I-M-M-E-N-S-E.
2021, l’UE entière s’engage à atteindre, à horizon 2050, la neutralité carbone – état d’équilibre (ou de compensation) entre les émissions de carbone d’origine humaine et leur absorption de l’atmosphère par des « puits de carbone ». Clairement, on compte sur les sols, les forêts et les océans. Sauf que livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent pas faire tout le job…
On fait le bilan, calmement
En 2016 : 11,9 tonnes par personne* d’équivalent CO2 😱.
En 2021 : 8,9 tonnes par personne**.
SAUF que ce chiffre est à prendre avec des pincettes. De grandes pincettes.
Déjà, parce qu’il s’agit uniquement d’une estimation (rien que ça, ça change tout). Ensuite, parce que son contexte est très particulier. Souvenez-vous, 2020 – 2021, c’était « masque, distance sociale, confinement, pas de déplacement et une économie mondiale en mode pause ».
Forcément, quand le monde ralentit, l’empreinte carbone chute. MAIS ça ne signifie pas que c’est durable ! En attendant d’avoir les chiffres de 2023 on se doute qu’une fois la crise sanitaire passée, la conso est probablement revenue à un niveau habituel.
Bref, on a du pain sur la planche.
Pssst, mais dites, qu’est-ce qui a la plus grosse empreinte carbone ?
Pour les curieux qui se demanderaient quelles sont les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre et quelle est leur contribution à la pollution atmosphérique, on a la réponse.
Et devinez quoi, le logement est le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre, devant le transport et l’alimentation. Ça donne envie de se recentrer sur soi pour abaisser sa propre empreinte carbone à la maison 😳 ! (On peut déjà tout simplement se doter d’un moyen de piloter son chauffage comme la Station Sowee).
Mais au fait… pourquoi pointer ainsi du doigt le « carbone » ?
Ce n’est pas tombé sur lui au hasard… Le dioxyde de carbone est en effet le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique (oui oui, cette évolution qui fait que les pics de chaleurs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus forts, tout comme les autres phénomènes climatiques).
C’est pourquoi l’unité de CO2 est celle qui a été retenue pour parler de l’impact sur la planète, quitte à convertir les autres gaz (le méthane, le protoxyde d’azote…) en « équivalents carbone ».
Et sinon, quelle différence entre empreinte carbone et empreinte écologique ?
Il est facile de faire la confusion avec sa cousine l’empreinte écologique. Pourtant si leurs appellations sont proches, ces termes recouvrent des notions bien différentes.
L’empreinte écologique consiste à estimer la quantité de terre et d’eau nécessaire pour que les humains puissent subvenir à leurs besoins sur Terre (pas sur la lune a priori, sorry Elon Musk).
La différence est donc que quand on parle d’empreinte écolo, on fait le rapprochement entre les ressources naturelles nécessaires pour absorber la quantité de carbone émise, alors que l’empreinte carbone ne se concentre, elle, « que » sur la quantité de carbone émise. Ceci dit, même si elle est focalisée sur une partie du problème, cette étape est HYPER importante, et voici pourquoi ⬇.
À quoi ça sert l’empreinte carbone au juste ?
Si seulement l’empreinte carbone s’évaporait aussi facilement que l’empreinte de nos pas sur la plage 👣… On ne serait pas là à s’inquiéter du futur de la planète !!
Comme on l’a dit quelques lignes plus haut, si le climat perd la tête, c’est notamment à cause des émissions de GES (c’est plus court et ça veut dire la même chose que « gaz à effet de serre« ), elles-mêmes liées aux activités humaines polluantes (oui parce que la transition énergétique est en cours mais… elle n’avance pas bien vite). Car si les phénomènes météorologiques extrêmes et la crise climatique s’intensifient – pas très réjouissant, en effet -, c’est justement parce que ces fichues émissions n’en finissent plus de croître. Pendant ce temps, on le connaît le refrain : les ressources, elles, s’appauvrissent… La balance ne penche donc plus du bon côté.
Alors qu’est-ce qu’on fait pour sauver les meubles ? Eh bien, on sort sa calculette. Prendre conscience des émissions de CO2 qu’on génère est LA ligne de départ pour se donner des objectifs et combattre ces émissions. Objectif : limiter au max – et le plus vite possible- l’empreinte carbone à tous les niveaux : à échelle planétaire, nationale et individuelle 💪.
Analyser & comparer : la base pour s’améliorer !
Notre impact écologique dépend totalement de nos modes de vie. Et en ça, chaque pays, chaque entreprise, chaque entité et chaque individu a son modèle bien à lui. En comparant comment font les autres, on peut prendre exemple sur les élèves modèles. Ceux qui réussissent à avoir une empreinte carbone plus « light » grâce à des actions concrètes du type : moins de dépendance aux énergies fossiles, une vraie politique environnementale mise en place… etc, etc. On s’inspire de ce qu’il y a de mieux quoi !
Un maximum d’ effets +++
Il n’y a pas UN mais DES avantages à mesurer et définir son empreinte carbone !
Voici une liste non exhaustive des effets positifs :
- Identifier les principales sources de GES liées à nos activités. Sans cette étape, difficile de mettre en place des solutions adaptées 🙄.
- Faciliter la prise de conscience de chacun sur le rôle à jouer pour maintenir un mode de vie soutenable. Yep 🤘.
- Encourager une conso plus responsable grâce à l’étiquette énergie. Ces infos fournies sur chaque produit permettent de faire les « bons » choix.
- Obtenir une base de comparaison des perf’ pour évaluer les stratégies mises en place ici et là !
- Et… permettre à chacun d’évaluer les progrès réalisés. Ben oui. C’est encourageant et satisfaisant de voir qu’on émet moins de déchets dans l’air ambiant, non ?
Chaque geste compte !
Records de température, incendies et canicules à répétition, fonte des glaciers : plus besoin d’en faire des caisses pour parler du dérèglement climatique, les faits parlent d’eux-mêmes, il y a urgence !
Alors okay, à l’échelle individuelle, c’est un travail de fourmi que d’essayer d’abaisser la dette carbone mondiale, mais pour sa conscience et par solidarité avec les colibris (qui font leur part, comme le raconte la légende), fournir quelques efforts peut avoir de grands effets si on si met à plusieurs. Au bout du tunnel ? La promesse d’un monde plus durable ! A croire que ça vaut vraiment le coup de jouer le jeu.
Reste à savoir comment mesurer son empreinte carbone 〽
Pour se familiariser avec la notion d’empreinte carbone et rendre tout ça un peu plus concret, rien de tel que de la calculer. Eh oui. Parce que vous allez voir que ce sont grâce à vos réponses à des questions sur vos gestes de tous les jours (votre nourriture, votre transport, vos loisirs, etc) que vous allez calculer votre empreinte. Elle ne se calcule pas avec une formule toute faite comme pour le périmètre du cercle ou pour votre IMC (l’indice de masse corporelle).
Faire ce calcul est une bonne manière commencer à prendre conscience du pouvoir que vous avez sur votre empreinte. 😉
Calculez votre empreinte
Il existe de nombreux sites qui proposent ce calcul donc vous avez l’embarras du choix. On a choisi de vous parler du simulateur de l’ADEME parce que c’est l’agence pour la transition écologique donc ils savent de quoi ils parlent ;).
Celui-ci a même un nom “Nos gestes climat”. Sa méthode ? Estimer l’impact de votre mode de vie sur le climat à l’année en vous posant des questions sur les grands chapitres qui composent votre vie de tous les jours (les transports, la nourriture, l’habitat, le numérique…) et qui sont loin d’être inoffensifs en matière de pollution.
Mais l’outil ne se contente pas de faire des maths sur les tonnes de carbone que vous rejetez. Heureusement, car il ne s’agit pas de déprimer devant un résultat peu glorieux. Eh non, le but ultime est de pouvoir prendre le taureau par les cornes pour atténuer le bilan obtenu.
C’est pourquoi l’ADEME propose ensuite, en parallèle du résultat annoncé, des actions concrètes et personnalisées pour abaisser la note. De quoi vous encourager à remplacer pour de bon votre vieille chaudière, d’isoler votre logement, d’opter chaque fois plus pour de la mobilité douce ou du covoit’, une conso locale et plus raisonnable. Retrouvez notre article dédié sur les 10 gestes pour réduire son empreinte carbone !
En avant toute !
*Source : Gouvernement, Indicateur empreinte carbone
**Source : Ministère de la Transition Écologique
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