Si la classe GES maison est entrée dans votre vocabulaire c’est que vous avez probablement un projet immobilier en vue (vente, location, déménagement) ou une envie d’agir pour la planète ou – mieux ! – les deux. Grâce à elle vous allez découvrir la quantité de gaz à effet de serre dégagée par votre (futur ? actuel ? ) home sweet home. Ce n’est pas forcément une partie de plaisir. Mais faire l’autruche n’améliore pas la situation. Alors on va essayer de décrypter en 3 étapes, le plus clairement possible, cette « note » qui vous sera bien utile dans votre projet.
Étape 1 : Comprendre ce qu’est la classe GES de la maison
Pour démarrer la trilogie, on va commencer par voir ce qu’il se cache derrière ces 3 lettres G-E-S.
Déjà, parlons de GES tout court
La première chose à savoir, c’est que GES est un « raccourci » qui signifie « gaz à effet de serre ».
Pourquoi on parle de ce gaz ? Parce qu’il a un sacré rôle à tenir : permettre à la planète de conserver une température moyenne de 15°C… tout simplement indispensable à la vie sur Terre. Oui, vous avez bien lu.
Et comment il s’y prend pour mener à bien cette mission de la plus haute importance ? Eh bien, le GES absorbe les rayons du soleil, comme le ferait une serre de jardin, pour conserver leur chaleur dans l’atmosphère et l’empêcher de filer. Sans lui, la température moyenne à la surface de la Terre serait d’environ -19°C. Glagla 😟.
Jusque-là, la présence GES dans notre atmosphère, ça nous va bien ! Sauf qu’aujourd’hui, l’activité humaine entraine des rejets en trop grandes quantités et cela dérègle tout ce bel équilibre.
On ne vous avait pas menti en introduction quand on vous a dit que ce ne serait pas forcément fun de calculer cette classe GES mais on ne se laisse pas abattre et on enclenche le mode « mood de Rocky Balboa » 🥊
Et donc que veut dire l’étiquette GES du logement…
Ce qu’on appelle le GES maison, ce sont justement les émissions de gaz à effet de serre liées à la vie d’un logement et de ses habitants.
Ben oui. Inutile de se voiler la face puisque le simple fait d’allumer le chauffage, prendre des douches chaudes, cuisiner, laver la vaisselle et le linge, n’a rien de neutre ! Sans compter l’isolation thermique du bâti qui laisse trop souvent à désirer…
Pour y voir plus clair et connaître l’importance de ces différents impacts, on a créé l’étiquette GES maison.
Elle vient quantifier le taux d’émissions produites par l’habitat ; le plus commun de ces gaz étant le dioxyde de carbone.
À l’image d’autres étiquettes destinées aux consommateurs, la note attribuée est restituée sous forme de lettres, de A à G ; ce qui fait 7 classes GES en tout. Tout ceci représenté par un beau camaïeu de bleu/violet pour illustrer les rejets allant des plus faibles aux plus élevés.
Ça permet de différencier cette classe de sa « cousine », la classe énergétique qui passe du vert fluo pour les logements vertueux donc peu énergivores ou rouge écarlate pour les passoires thermiques.
Et le tout – classe GES et classe énergie – apparaît sur le Diagnostic de Performance Énergétique (alias DPE), obligatoire en cas de vente ou de mise en location d’un bien immo.
Étape 2 : Calculer la classe GES de votre logement
Côté chiffres, le calcul consiste à évaluer le volume de gaz à effet de serre émis par un logement durant une année entière.
L’unité de mesure ? Les Kilogrammes équivalents CO₂ par m².
C’est long mais si on vous avait dit direct « kg eq CO₂ /m².an », le décryptage aurait été un poil plus corsé.
Comment et par qui est fait ce calcul ?
Sur le « Comment » on va vous en dire un peu plus juste après.
Quant à la personne qui se charge du petit calcul, c’est nécessairement un diagnostiqueur certifié, pas vous (faute du diplôme requis et risque de subjectivité oblige, sorry).
Bon à savoir : Si votre DPE remonte à plus de 10 ans, il a expiré légalement, et même à titre indicatif, les critères de calcul ont sûrement évolué depuis.
Pour s’appuyer sur une référence officielle, vous pouvez demander de l’aide à un bureau d’études thermiques ! Mise en relation avec à un diagnostiqueur certifié assurée pour réaliser le DPE et donc l’étiquette GES de votre nid.
Plan B : parcourir l’annuaire des techniciens certifiés ici. Vous serez ainsi fixé sur le caractère plus ou moins pollueur de votre logement, la base pour passer à l’ultime étape : réduire vos GES maison.
Qu’est-ce qui est pris en compte pour le calcul des GES émis à domicile
La quantité de GES va varier dans chaque logement car chaque habitat a ses propres caractéristiques en matière de chauffage, d’eau chaude et de refroidissement qui sont les 3 points retenus pour ce calcul.
Voilà comme ces 3 facteurs peuvent peser sur la classe GES de votre logement :
- la quantité annuelle d’énergie consommée par votre mode de chauffage
- la quantité annuelle d’énergie consommée pour produire ce qu’on appelle l’eau chaude sanitaire (bains, douche, vaisselle, etc)
- la quantité annuléee d’énergie consommée pour refroidir votre maison (notamment l’utilisation d’une climatisation).
Un bon GES c’est combien ? Les 7 catégories de la classification en détail
Pour savoir à quoi correspond la note GES d’une maison, voici le détail des 7 classes qui existent en matière d’émissions de gaz à effet de serre (exprimées en kg eq CO₂ /m².an) :
- Classe A < 6
- Classe B 6 ≤ EGES < 11
- Classe C 11 ≤ EGES < 30
- Classe D 30 ≤ EGES < 50
- Classe E 50 ≤ EGES < 70
- Classe F 70 ≤ EGES < 100
- Classe G ≥ 100
Tout comme pour la classe énergétique, le Graaal est d’obtenir la lettre A (très rare) mais surtout de ne pas tomber dans le bas du classement.
Autrement dit : A, B, C, tout va bien. Classe D, ça passe. Classe E, il est temps d’agir. Classe F et G, vous n’avez plus le choix si vous souhaitez vendre ou louer votre logement, vous devez passer par la case travaux car sa performance ne répond plus à la norme.
Est-il vraiment utile ce diagnostic ?
Comme on vient de le voir juste avant, depuis 2011, cette étiquette GES (mais aussi énergie) est de toutes façons obligatoire pour toute transaction immobilière.
On peut le voir comme une contrainte bien sûr mais pas que !
Triple intérêt de connaître la note des GES de votre domicile
1. Savoir par où commencer
Parce qu’à moins d’avoir une maison dite passive, il y a de très – très – fortes chances que votre maison ou appartement émettent beaucoup de gaz à effet de serre. En tout cas, un volume qui pourrait être revu à la baisse. Or pour le réduire efficacement, encore faut-il savoir prioriser les actions à mener.
2. Diminuer vos dépenses d’énergie.
C’est un cercle vertueux : pour émettre moins de GES, il faut consommer moins et mieux, donc vos dépenses mensuelles en énergie chuteront de facto aussi. Une facture qui baisse, si c’est pas un argument béton, ça !
3. Valoriser votre bien
On le redit : le DPE (où apparaît l’étiquette GES) est obligatoire en cas de vente ou de mise en location. Alors, devinez quoi ? Plus votre note est bonne, plus ça joue pour rendre votre bien attractif et fixer un bon prix. Là où les passoires thermiques plombent l’estimation, un appart’ ou une maison optimisés pour rejeter moins de GES et être le moins énergivore possible côté facture, ça séduit.
Étape 3 : Comment réduire les GES chez vous ?
On ne va pas vous vendre la lune. Réduire les émissions de gaz à effet de serre de votre cocon ne résoudra pas à lui seul la crise écologique. MAIS, il est, à votre échelle, un sérieux remède pour la combattre. Alors, autant utiliser les infos de l’étiquette GES maison comme boussole pour améliorer le tout !! D’autant que des optimisations, il y en a à la portée de toutes les bourses.
Si vous avez du budget : l’isolation thermique est LA priorité
Ce n’est un secret pour personne. En France, les logements affichant la meilleure note de GES (A et B) sont loiiiin de former une majorité. Donc, si vous avez un peu de sous de côté, c’est parti pur les travaux de réno énergétique.
Rien de tel qu’un manteau chaud autour des 4 murs de la maison pour éviter les déperditions de chaleur et donc limiter l’émission de GES. Bref, une isolation thermique efficace, c’est la première pierre angulaire sur laquelle miser pour faire des économies d’énergie conséquentes et rejeter moins de GES.
Pensez à vous renseigner sur les aides de l’État pour monter votre dossier dans les temps ! Un coup de pouce, ça fait toujours du bien quand une grande sortie d’argent est prévue.
Si votre capacité d’investissement est plus limitée : remplacez vos équipements !
Changer de chauffage ou le combiner à une installation plus respectueuse de la planète (un poêle à bois, une pompe à chaleur, une chaudière à condensation ou biomasse si possible labellisés), on dit oui ! Surtout quand on sait que ce poste est l’un des plus émissif à la maison.
Dans la même logique, pourquoi ne pas remplacer les appareils élec’ énergivores par des équipements de classe A ? Même si l’impact est moins grand que le fait de changer de système de chauffage, c’est toujours ça de gagné.
Si vous n’avez pas de sous de côté, misez sur les éco-gestes 🙃
Pas de budget ? Pas de problème. Réduire le niveau de son GES maison, c’est possible avec quelques bons réflexes. On ne vous dit pas de rompre du jour au lendemain avec votre routine hein. Juste de faire quelques ajustements par-ci, par-là.
Diminuer la température du chauffage d’un degré par exemple, c’est quasi indolore et ça fait chuter la facture de 7%.
Utiliser le programme éco de votre lave-vaisselle ou lave-linge, ça aussi ça ne coûte pas grand chose. Il faut juste appuyer sur le bon bouton et être un poil plus patient. Y’a pire !
Et la liste des bonnes idées à piquer est longue : utiliser les appareils énergivores en heures creuses, les débrancher quand on ne s’en sert pas (stop au mode veille !), fermer systématiquement les volets la nuit, prendre des douches plus courtes, calfeutrer ses fenêtres, vérifier l’étanchéité des joints, souscrire à une offre d’énergie verte…
Alors… convaincu ?