2023 est derrière nous… Helloooo 2024 ! Cette nouvelle année nous apportera, à coup sûr, son lot de bonnes résolutions (à tenir au moins jusqu’au 31 janvier 😅). Mais que nous prévoit-elle au niveau des énergies ? Attention pas de méprise, on parle bien ici de l’électricité et du gaz. Pour les énergies cosmiques qui nous prédisent amour et richesse pour l’année à venir, c’est un tout autre article ! 😉
2023 : quel bilan pour le secteur de l’énergie ?
Avant de dresser le portrait énergétique de 2024, regardons un peu dans le rétroviseur pour voir ce qui s’est passé en 2023.
Retour sur les 2 gros points de l’actu énergie de l’année écoulée.
Augmentation des prix de l’énergie
Depuis 2021, les prix de l’énergie n’ont fait qu’augmenter. La faute à qui ? À la reprise suite à la fin du Covid, à la saturation des capacités de production de certains pays, au conflit entre la Russie et l’Ukraine…
Bref, tout un tas de facteurs sont en cause dans la flambée des prix de l’énergie sur marché de gros européen qui se répercute sur nos factures d’énergie. Et 2023, n’aura pas dérogé à la règle avec une hausse des prix des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité.
Une première revalorisation de 15 % est donc intervenue au 1er janvier 2023 pour le gaz et au 1er février 2023 pour l’électricité. Pour les ménages, cela s’est traduit par une augmentation mensuelle moyenne de 25 € sur les factures de gaz et de 20 € pour l’électricité.
Au 1ᵉʳ août 2023, le prix de l’électricité a une nouvelle fois augmenté, mais cette fois-ci de seulement 10 %, soit environ 13 € de plus par mois.
Fin du bouclier tarifaire pour le gaz et prolongation pour l’électricité
Le bouclier tarifaire a été initié en 2021. L’idée était alors de geler les tarifs de l’énergie pour protéger les Français de l’envolée du prix de l’énergie sur le marché de gros européen dont nous parlions précédemment.
Un peu comme ces artistes qui, chaque année, nous jurent que leur tournée sera la dernière, le bouclier se plait lui aussi à multiplier les rappels. Sa disparition était d’abord promise pour avril 2022, puis décembre 2022, avant une nouvelle prolongation jusque juin 2023 pour le gaz et fin 2023 pour l’électricité.
Avec un retour des prix du gaz à un niveau d’avant-crise, soit 50 € le mégawattheure, le bouclier tarifaire sur le gaz a bien pris fin en juin 2023.
Début 2023, les tarifs de l’électricité étaient toujours très élevés, eux, et les niveaux de production d’électricité par EDF en deçà des objectifs prévus. Cela a conduit le gouvernement à annoncer en avril 2023 que le bouclier sur l’électricité bénéficierait d’un nouveau sursis jusque fin 2024** à priori.
Notre porte-monnaie ne s’en plaindra pas. Sans ce dispositif, l’augmentation que nous avons connue début 2023 aurait été multipliée par 8 pour le gaz et par 9 pour l’électricité*!
À quoi s’attendre au niveau de l’énergie en 2024 ?
Alors que nous réserve 2024 ? Nous n’avons pas regardé dans notre boule de cristal pour écrire cet article. Nous nous sommes plutôt intéressés aux déclarations de membres du gouvernement ou encore aux dispositifs déjà adoptés.
Baisse (durable ?) du gaz en janvier
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé une baisse du prix repère du gaz naturel de 3,46 euros du MWh pour le 1er janvier 2024***.
Est-ce que cela se traduira par une baisse sur les factures de gaz des Français ?
À ce sujet, la CRE reste prudente et rappelle que « ce prix repère de vente de gaz naturel a un caractère indicatif et que les fournisseurs construisent librement leurs offres en fonction de leurs conditions d’approvisionnement, de leurs choix commerciaux, mais aussi des conditions contractuelles qu’ils proposent ».
Pour avoir plus d’infos sur ce qui se trame sur le marché du gaz, on vous propose de lire plutôt notre article dédié à son évolution.
Vers une augmentation de l’électricité en février
Pour l’instant, rien n’est inscrit dans le marbre. Pourtant, les déclarations du ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, laissent présager une nouvelle hausse de l’électricité début 2024, en principe en février. À entendre ce dernier, cette hausse ne devrait pas dépasser les 10 %.
Ce chiffre a été confirmé par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Et Emmanuelle Wargon, actuelle présidente du Comité de la régulation de l’énergie (CRE) a indiqué aussi que ces 10 % constituaient « un ordre de grandeur max ».
Cette nouvelle augmentation va aussi dans le sens de la fin du bouclier tarifaire prévue pour fin 2024. L’idée est d’augmenter progressivement les tarifs pour ne pas plomber d’un coup le budget des ménages français.
Clap de fin pour le bouclier tarifaire sur l’électricité ?
L’article 52 du Projet de Loi de Finances (PLF) 2024**acte la prolongation du bouclier tarifaire pour l’électricité en 2024.
Le gouvernement est encore autorisé à proposer des tarifs réglementés de l’électricité (TRVE) inférieurs à ceux indiqués par la réglementation en vigueur.
En outre, le PLF 2024 assure le bénéfice d’une indemnisation équivalente aux clients résidentiels éligibles aux tarifs réglementés, qu’ils optent pour ces tarifs ou pour des offres de marché. Cela leur permettra d’être eux aussi protégés par le bouclier tarifaire.
Les fournisseurs devraient aussi être dédommagés par l’État pour les pertes liées à la limitation de l’augmentation des prix de l’électricité pour leurs clients. Ce dédommagement interviendra en tant que charges de service public compensées pour l’année 2024. Ils seront, en revanche, obligés de répercuter intégralement ces compensations auprès de leurs clients.
Si l’arrêt du bouclier était annoncé pour fin 2024, cet arrêt pourrait bien être avancé à mi-2024. C’est en tout cas ce que l’on peut comprendre des récentes déclarations de la ministre de la Transition écologique. Pour Agnès Pannier-Runacher, cette décision pourrait être prise compte tenu de l’évolution à la baisse des prix du marché. Le bouclier énergétique sera maintenu jusqu’à ce que le tarif de l’électricité soit à nouveau raisonnable. Et cela pourrait intervenir dès le milieu de l’année 2024.
Les droits d’accises sur les énergies : en hausse pour le gaz
Peut-être que ce terme d’accise ne vous dit rien. Pourtant, elle est bien présente sur vos factures d’énergie.
Les droits d’accises correspondent à des taxes qui viennent s’ajouter au prix HT des produits énergétiques.
Jusqu’au 31 décembre 2021, plutôt que de droits d’accises, on parlait de Taxe intérieure sur la Consommation finale d’électricité (TICFE) ou de Taxe intérieure de Consommation sur le gaz naturel (TICGN).
Dans le cadre du bouclier tarifaire, le montant de ces accises a été maintenu au minimum dès début 2022****.
Les mesures fiscales 2024 évoquées dans le Projet de loi de Finances prévoient à l’article 11 que du 1er février 2024 au 31 janvier 2025, le montant de l’accise sur l’électricité reste au minimum.
Cette décision est prise pour accompagner les ménages vers la sortie du bouclier tarifaire.
Le tarif d’accise sur le gaz naturel à usage combustible va, quant à lui, être augmenté pour passer de 8,45€/MWh à… 16,37€/MWh, selon le décret paru ce samedi 30 décembre au Journal Officiel.
Il s’agit d’une augmentation de taille car c’est le maximum permis par la loi.
Mise en service de l’EPR de Flamanville
En octobre 2023, EDF a annoncé sur le compte X (ex-Twitter) de l’EPR de Flamanville le début d’une grande campagne d’essais.
Il s’agit là d’une sorte de « répétition générale » avant la mise en service de l’EPR qui, après plusieurs reports, est prévu pour 2024.
Selon les déclarations d’EDF : « plus de 4000 critères de sûreté et de disponibilité seront testés. Deux cents salariés sont mobilisés pour réaliser ces essais qui vont rythmer la vie sur les installations durant 10 semaines. »
Le chargement du combustible nucléaire devrait avoir lieu à la fin du premier trimestre 2024, avant un lancement d’injection au réseau attendu au cours de l’année.
Une fois en service, l’EPR de Flamanville sera, avec une puissance de 1600 MW, le réacteur nucléaire français, le plus puissant. En effet, jusqu’à présent, le réacteur le plus puissant en exploitation en France affiche une puissance de 1450 MW.
Maintien du chèque énergie mais fin du chèque énergie exceptionnel
Généralisé à toute la France en 2018, après une expérimentation dans 4 départements à partir de mai 2016, le chèque énergie sera maintenu en 2024.
Il permettra aux ménages de payer une partie de leurs factures d’énergie ou de régler leurs travaux de rénovation énergétique. En 2023, son montant pouvait varier entre 48 € et 277 € en fonction des revenus déclarés. Ces montants devraient rester les mêmes pour 2024.
Un autre chèque énergie dit « exceptionnel » de 100 ou 200 € a été versé début 2023 aux ménages les plus modestes pour les protéger de la montée fulgurante des prix de l’énergie. À en croire les déclarations en juillet 2023 de Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, celui-ci ne sera pas reconduit en 2024.
Nouveauté 2024 : les locataires de logements sociaux pourront désormais utiliser le Chèque énergie pour payer une partie de leurs dépenses de chauffage. Jusqu’à présent, cette aide ne s’appliquait qu’à leur facture d’électricité.
Si vous vous demandez si vous y avez droit, on vous conseille d’aller lire notre article dédié sur les conditions d’accès au chèque énergie.
Comment limiter les changements à la hausse ?
Pour limiter les hausses sur vos factures d’électricité & de gaz et réussir à contrôler votre budget, nous avons quelques astuces à vous proposer.
Changer habitudes de consommation
Le meilleur moyen pour baisser ses factures d’énergies, c’est de consommer moins. Bien sûr, on ne va pas vous conseiller de vivre dans le noir ni de couper le chauffage 😅. Non, il y a quand même des mesures moins radicales à prendre.
Vous pouvez commencer par des gestes simples comme éteindre les lumières quand vous quittez une pièce, débrancher les appareils en veille et utiliser les heures creuses pour faire tourner machines à laver ou lave-vaisselle.
Et si vous baissiez vos chauffages d’1 seul petit degré ? Ce n’est pas grand-chose, direz-vous. Peut-être oui, mais sur votre facture annuelle cela peut représenter une baisse de 7 % de vos consommations.
C’est donc un petit effort qui peut rapporter beaucoup !
Toujours en matière de chauffage, sachez qu’il n’est pas nécessaire de chauffer les pièces de vie à plus de 19 °C. Pour les chambres, la nuit, vous pouvez même descendre à 16 ou 17 °C.
Vous n’avez pas le temps ni l’envie de passer votre temps, thermomètre à la main, pour régler le chauffage dans chacune de vos pièces ? On vous comprend. Pensez alors à installer un thermostat programmable chez vous. La Station Sowee s’adapte, par exemple, aux installations de chauffage existantes et vous pouvez même piloter vos radiateurs depuis votre canapé grâce à son appli. Elle peut vous permettre de consommer jusqu’à 25 % d’énergie en moins.
Profiter des nouvelles dispositions de MaPrimeRenov’ en 2024 pour changer de chauffage, isoler sa maison…
Eh oui, les économies d’énergie, ça passe aussi par la rénovation énergétique de votre home sweet home. Depuis 2020, le dispositif MaPrimeRénov’ permet aux Français de bénéficier d’aides pour améliorer les performances énergétiques de leur habitat.
Ce dispositif est reconduit en 2024*****. L’accent sera mis cette année sur les rénovations de grande ampleur. Jusqu’à 70 000 € de travaux pourront être pris en charge pour des opérations pouvant faire gagner jusqu’à 2 classes énergétiques à un bâtiment.
Le gouvernement souhaite aussi encourager le remplacement des solutions de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles par des appareils utilisant une énergie décarbonée. À cette fin, les aides à l’installation de pompes à chaleur air/eau et géothermiques passeront de 1000 € à 2000 € pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires.
Pour améliorer le confort d’été, MaPrimeRenov’ 2024 prévoit la possibilité de financer l’installation de pompes à chaleur (y compris air-air réversibles) permettant de rafraichir l’air, les brasseurs d’air ou encore les protections solaires de parois vitrées.
*Source : Loi de finances pour 2023
**Source : Projet de loi de Finances 2024
***Source : Commission de régulation de l’énergie
****Source : Comment fonctionne la fiscalité de l’électricité et du gaz, Ministère de l’Économie
*****Source : MaPrimeRenov’2024