Bonne nouvelle pour vos soirées, ce week-end on passe à l’heure d’été ! Chaque année à la même période, le changement d’heure est LE sujet qui passionne les foules. Reculer, avancer l’heure… Depuis 1976, c’est un passage obligé. Critiqué depuis longtemps sur sa finalité – à savoir les écos d’énergie – il vit ses dernières heures. Concrètement, que va-t-il se passer quand on aura abandonné le changement d’heure ?
Heure d’été, hiver d’hiver… ?
La France a voté ! C’est un vrai “OUI” à l’heure d’été toute l’année qui l’a emporté avec 59,17 % des voix ! Vous avez eu l’occasion de vous exprimer au cours de la consultation citoyenne du 4 février au 3 mars dernier organisée par l’Assemblée Nationale.
Parmi 2 millions de votants, raz-de-marée confirmé pour l’abandon du changement d’heure avec 83,71 % des votes (vous étiez déjà 84 % à souhaiter la fin du changement lors de la précédente consultation en 2018).
Si tout le monde (ou presque) est d’accord pour se débarasser du changement d’heure, rester bloqués à l’heure d’été ne fera peut-être pas que des heureux. Dans l’Ouest du pays, le soleil se lèvera à…10h (Oui, vous avez bien lu ! C’est taaaaaard). Paris s’éveillera donc à 9h45. Essentiel au bon fonctionnement de notre coprs, le soleil sera donc aux abonnés absents en début de journée. Pas cool pour le moral !
Tandis qu’à St-Tropez, les week-end de farniente qui s’alloooongent en été sont plutôt bien vus ! Quoi qu’il en soit, le dimanche 31 mars à 2 heures du matin, il faudra avancer son horloge d’une heure (et oui, nous perdons 60 minutes de sommeil ?)
La voix de la France à l’unisson avec l’Europe
Au niveau européen, les résultats sont quasi similaires à ceux de la France ! 84 % des votes sont pour la fin du changement d’heure avec 56 % des votes pour l’heure d’été. Des pays comme la Grèce, Chypre et le Royaume-Uni restent mitigés quant au passage à l’heure d’été. Et si on regarde de plus près ces résultats, le choix du Royaume-Uni risque de poser problème à l’Irlande du Nord, province affiliée au R-U… Avoir deux horaires différents (Irlande du Nord et Irlande) ne serait – évidemment – pas pratique !
Il faudra de toutes façons parvenir à mettre tout le monde d’accord. La patience est de mise puisque chaque pays européen doit consulter ses citoyens d’ici le 1er avril prochain avant la GRANDE concertation inter pays qui doit mettre un point final à ce feuilleton à rallonge. Le scénario à éviter : le décalage horaire entre les pays frontaliers comme la France & la Belgique qui risque de perturber la vie de milliers de travailleurs frontaliers… On vous l’accorde : c’est une histoire qui dure, mais qui devrait bientôt trouver sa « happy end ».
2021 ! Cette date est à souligner au marqueur dans vos calendriers : c’est la date butoir à laquelle les ministres européens doivent se mettre au diapason sur le mécanisme du changement (bon courage, notamment pour le secteur du transport aérien ? ).
Les écos d’énergies, c’est (presque) fini !
Aujourd’hui, le changement d’heure permet des économies d’énergie qui représentent moins de 1% de la conso élec’ de la France. Le passage à l’heure d’hiver permet d’économiser 351 gigawatt-heure (GWh), soit la consommation annuelle de la ville de Chambéry.
C’est beaucoup moins qu’il y a 10 ans… En 2009, ces économies se chiffraient à 440 GWh (ce qui équivaut à un an d’éclairage d’une ville de 800 000 habitants). Une dégringolade qui se justifie par l’amélioration des équipements. L’éclairage public est moins énergivore grâce aux ampoules basse conso par exemple. La meilleure isolation thermique des bâtiments modernes pèse également dans la balance.
L’argument « économies d’énergie » ne fait donc plus vraiment le poids face à la gronde anti-changement d’heure.
Alors, les détracteurs du changement d’heure voient-ils justes ? L’étude de l’ADEME* de 2010 évoquait déjà des écos d’énergie moindres. Un soleil plus tardif le matin, c’est s’éclairer plus longtemps (avec un pic à 6 heures du matin) mais compensé le soir en profitant de plus longues journées !
Ce qui est sûr, c’est que la question n’a pas fini d’agiter les pays européens qui doivent statuer sur l’heure choisie d’ici 2021… À suivre donc.
* Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie